Le quotidien arabophone à tendance islamiste Adhamir a annoncé à son équipe de rédaction « qu'il envisage de réduire sa périodicité pour la ramener à un rythme hebdomadaire et de ne garder que 7 journalistes dans la rédaction sur un total de 25 initialement », a indiqué à Business News Khemais Arfaoui, membre du Syndicat national des journalistes tunisiens. Suite à cela, 18 journalistes se sont dirigés vers le SNJT pour le mandat à les représenter dans ce début de conflit. On leur a proposé deux mois de salaire et le prorata du 13ème mois en guise d'indemnité de départ, quelle que soit l'ancienneté du journaliste licencié. "Faute d'acceptation, ils devraient se diriger vers les prud'hommes", leur aurait dit un responsable du journal.
Adhamir fait partie des journaux nés après la révolution et qui n'ont pas réussi à équilibrer leurs comptes. Tabloïd dans la forme, les articles du journal ont généralement servi la propagande des milieux islamistes, et notamment la branche proche de Rached Ghannouchi à Ennahdha, avec leur lot d'insultes, de dénigrement de la gauche et des milieux laïcs et d'informations mensongères et/ou tendancieuses. Financé par un homme d'affaires inconnu vivant à l'étranger, le journal a longuement résisté à la crise qui frappe quasiment tous les médias tunisiens, toutes tendances et tous formats confondus. Adhamir est le quatrième quotidien imprimé à connaitre des difficultés financières sévères. Trois autres, tous nés après la révolution, ont déjà dû mettre la clé sous la porte, sans même proposer d'indemnités de licenciement à leurs anciens salariés.