Dans un communiqué rendu public ce lundi 6 juillet 2015, le présentateur de l'émission le « 8ème Jour », Hamza Belloumi, la rédactrice en chef de l'émission, Insaf Boughdiri et le chroniqueur, Sofiène Ben Hamida, sont revenus sur le procès intenté contre eux par l'ex-président de la République, Moncef Marzouki. On révèle la manière étrange avec laquelle le juge d'instruction a traité le dossier, prenant des décisions aléatoires avant même le début de l'enquête, dont la décision d'interdiction de voyage les visant. Dans ce contexte, les concernés ont tenu à informer l'opinion publique des importantes déficiences au sein de l'institution judiciaire, caractérisée par la politique des deux poids, deux mesures, adoptée par le ministère public. Belloumi, Ben Hmida et Boughdiri se disent étonnés par la décision d'interdiction de voyage : « Une décision qui n'a vraisemblablement, pour seule finalité, que de donner l'impression à l'opinion publique que nous sommes coupables, avant même le début de l'enquête. Une violation flagrante du principe de présomption d'innocence », peut-on lire. Ainsi, les journalistes rejettent le fait qu'une telle décision ait été prise, sans qu'ils ne soient mis au courant par le biais de leurs avocats : « Nous avions été surpris que le procureur adjoint, dans un précédent étrange, ait donné une déclaration allant dans ce sens à l'agence TAP, ce qui confirme le désir de nous diffamer ».
Par ailleurs, les journalistes s'indignent contre l'atteinte à leur droit de contester l'interdiction de voyage puisque cette décision a été prise un vendredi après-midi « comme si c'était une décision urgente ». Ils ajoutent qu'ils n'ont jamais eu l'intention de fuir ou de quitter le pays et qu'ils sont convaincus de la nécessité de rester en Tunisie pour participer à l'édification de la deuxième république à travers des médias libres et indépendants. Les signataires du communiqué s'indignent, en outre, du fait qu'ils soient traduits en justice sur la base d'articles du code pénal alors que les décrets-lois 115 et 116 ont été conçus pour les crimes de presse. Ils refusent toute qualification juridique faite en dehors des deux décrets-lois. Enfin, les journalistes soulignent qu'ils ne se considèrent pas comme étant au dessus des lois et invitent tout le monde à s'y conformer sans vouloir employer la justice pour des objectifs personnels ou politiques.