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Le Habous ou l'islamisation rampante de la société
Publié dans Business News le 17 - 11 - 2013

Profitant du chaos général aussi bien sur la scène politique qu'au sein de l'ANC, les députés d'Ennahdha essaient de ressusciter le système du Habous, un système archaïque dont les carences et les limites ne sont plus à démontrer. Et dire que ces députés ont été élus pour dessiner avec l'ensemble des Tunisiens les contours de notre futur commun.
Connu chez nous et dans la région du maghreb sous le nom du Habous, ce système est connu dans la tradition judéo-chrétienne sous le nom de biens de main morte. Au Machrek, il prend la dénomination de Awkaf. Partout, il est tombé en désuétude pour son inefficacité sociale et son improductivité économique.
Présenter le projet de retour des Habous aujourd'hui comme un outil d'efficience économique est une entorse à la réalité et un non sens intégral qui masque mal les visées idéologiques des initiateurs de ce projet. Lors de l'annulation du système du Habous en Tunisie à la fin de l'année 1957, le tiers des terres agricoles du pays était géré par ce système. Et pour dire vrai, ces terres étaient mal gérées, laissées à l'abandon, improductives et ne pouvaient en aucun cas participer à l'essor économique et social du pays.
Dire aussi que l'ancien président Habib Bourguiba a décidé de démanteler le système du Habous parce qu'il voulait instaurer un état laïc est tout aussi erroné. La décision était économique et la Tunisie n'était pas une exception à ce niveau. Plusieurs autres pays musulmans avaient été convaincus avant nous du caractère caduc des biens de main morte notamment la Turquie, le Liban, la Syrie et l'Egypte.
D'un autre côté, la précipitation avec laquelle les commissions de l'ANC ont saisi ce projet laisse perplexe. Voilà un projet qui passe devant le conseil des ministres à la fin du mois de septembre et qui se trouve en commission après juste quelques semaines. Pourtant, des projets beaucoup plus anciens et plus urgents attendent encore que le bureau de l'ANC daigne les programmer à l'ordre du jour au sein des commissions.
En plus, à aucun moment, il n'a été annoncé qu'il existe un projet de ressusciter le système du Habous ou que des études ont été demandées pour analyser l'impact social et économique d'un tel système. Suffit-il d'auditionner quatre experts islamistes, tous acquis au système du Habous pour dire qu'il y a eu une consultation sérieuse ?
Sur un plan strictement politique, ne pouvons-nous pas penser que provoquer la discussion d'un tel projet au sein des commissions cache une volonté d'envenimer encore plus l'ambiance au sein de l'assemblée constituante et rendre le débat national encore plus difficile. Pour les députés islamistes, ce projet a le double mérite de provoquer les autres députés, de retarder les négociations en cas de résistance et de mettre les bases d'un système social et économique islamiste au cas où ils réussissent à l'inscrire à l'ordre du jour de l'assemblée générale et à le passer.
En effet, il faut voir ce projet comme l'un des éléments d'un projet global d'islamisation progressive de la société tunisienne. Il s'intègre pleinement dans le projet d'Ennahdha concernant les finances islamiques, les chèques islamiques, le fonds de la zakat, les écoles coraniques, l'enseignement zeitounien… Il n'est nullement étonnant donc que c'est le ministre des Affaires religieuses, l'un des ministres les plus réactionnaires, qui s'illustre pour défendre le système du Habous. A Sfax, Noureddine Khademi n'a pas hésité à marteler que ce système ne touche pas au caractère civil de l'état. Venant de lui, ces affirmations ne peuvent que décupler nos craintes et nous pousser à être plus vigilants.


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