Dans un énième point de presse en l'espace de quelques jours, le chef du gouvernement provisoire, Ali Laârayedh a évoqué le contenu d'une longue réunion ministérielle tenue, aujourd'hui samedi 3 août 2013 à Dar Dhiafa, et consacrée exclusivement à la lutte contre le terrorisme. M. Laârayedh a précisé que la conjoncture exige l'union de toutes les composantes du paysage politique et de la société civile et, bien entendu, des institutions sécuritaire, militaire et judiciaire afin de faire face, selon une stratégie adéquate, à ce phénomène de violence terroriste. Le chef du gouvernement a, donc, dit, redit et répété qu'il faut dépasser les intérêts étroits et d'agir dans le cadre d'une union sacrée tout en incitant les citoyens et les médias à faire preuve de sens des responsabilités et à éviter les rumeurs et la propagation d'informations infondées. Répondant aux questions des journalistes, pas très nombreux, Ali Laârayedh a mis l'accent sur l'union face au terrorisme, quitte à réactiver la loi anti-terroriste datée de 2003 sans tomber dans les travers du non respect des droits de l'Homme. A une question sur la proposition de l'opposition à propos de la dissolution de l'Assemblée nationale constituante et la formation d'un gouvernement de salut national composé de compétences nationales, M. Laârayedh a été catégorique concernant l'ANC qui constitue une ligne rouge à ne pas franchir alors qu'il est resté flou et évasif sur la question du gouvernement se contentant de généralités et prônant le dialogue pour trouver des consensus. Après ce nouveau point de presse, un constat s'impose : le chef du gouvernement se contente de fournir peu de données concrètes sur la situation dans le pays tout en faisant trop de littérature et d'habillage linguistique. Autre remarque, M. Laârayedh semble être déconnecté de la tension extrême régnant dans le pays ou bien il feint de l'ignorer. Et dans les deux cas, c'est excessivement grave pour un premier responsable de la chose publique en Tunisie ?