Une vive polémique a été déclenchée hier en marge des manifestations pro-Ennahdha et anti-troïka qui se font face au Bardo. Cette polémique concerne l'envoi de messages SMS sur les téléphones portables de plusieurs personnes membres d'Ennahdha pour rejoindre la manifestation en faveur de la légitimité au Bardo. Suite à l'envoi de ces messages, Tunisie Telecom a été accusé de connivence et de complicité par certains médias et sur les réseaux sociaux. Vérification faite, c'est une société privée qui est derrière cet envoi, il s'agit de « Get Wireless ». Business News a interrogé son directeur Hatem Boulabiar qui a indiqué que ces messages ne sont envoyés qu'aux membres du parti Ennahdha à partir d'une liste de numéros de téléphone venant d'une base de données propriétaire. Cette base de données a été fournie par le parti Ennahdha, d'après les déclarations de M.Boulabiar qui précise : « Ce sont mes clients, je leur diffuse ce qu'ils veulent ». Le directeur de la société d'envoi a déclaré utiliser un CRM mobile en affirmant que c'est une pratique tout à fait légale au vu de la loi tunisienne. Ce CRM est utilisé par plusieurs partis européens et américains et c'est une façon moderne de communiquer avec les membres. Il a ajouté que, pendant la campagne électorale, plusieurs partis, dont le PDP et l'UPL, ont eu recours à ses services. Hatem Boulabiar a également reçu une demande de devis de Nidaa Tounes, selon ses dires. Le directeur de « Get Wireless » a refusé cependant de communiquer le nombre de personnes appartenant à Ennahdha contactées par SMS en faisant référence à un contrat de confidentialité signé avec le parti islamiste.