Invité sur les ondes d'Express Fm, Hamma Hammami, secrétaire général du POCT, revient sur les accusations qui pèsent contre les jeunes communistes de son parti, incriminés dans la vague de protestations et de violences qui secouent le pays depuis plusieurs semaines. Accusations qu'il réfute en déclarant que les jeunes communistes sont devenus « le bouc émissaire de la politique ratée du gouvernement qui n'a pas pu faire face aux exigences du peuple » tout en faisant des promesses trop ambitieuses. Selon lui, le doigt pointé vers « l'extrême gauche » - partie que le gouvernement essaie de placer dans le collimateur - est une méthode malsaine pour faire face aux troubles dans le pays, au lieu de se poser les bonnes questions et d'essayer d'y remédier. Il reproche au nouveau gouvernement de ne pas avoir de « politique régionale précise » et de perdre son temps à accuser les autres au lieu de creuser et de trouver les réelles origines des problèmes que traverse le pays, témoignant ainsi d'une « incapacité à faire face aux véritables causes des mouvements de protestation », tel que rapporté par l'agence TAP. Hamma Hammami, revient également sur la conférence de presse organisée par son parti, hier mardi 24 janvier, ayant notamment pour objet de proposer des solutions concrètes à la vague de protestations dans le pays. Selon le leader du POCT, les manifestations, contrairement aux idées reçues, ne sont pas ponctuelles et sont toujours liées à des revendications compréhensibles et parfois même légitimes (chômage, coût de la vie chère, disparités régionales et sociales, promesses non respectées…). Une conférence de presse au cours de laquelle, M. Hammami a appelé le gouvernement et le mouvement Ennahdha à « adopter une position claire sur la question des menaces des extrémistes religieux qui mettent en péril les libertés, notamment, la liberté d'expression et de création ». Tout en déclarant que « le POCT a toujours dénoncé certaines formes de violence dans les manifestations qui ont entaché certaines revendications citoyennes », Hamma Hammami présente des propositions concrètes pour dépasser la crise à travers, notamment, la baisse des prix des biens de première nécessité, une prime de chômage de 266 DT, la titularisation des travailleurs temporaires, la révision des conditions des étudiants (bourse, logement, etc.). Quant aux sources de financement, M. Hammami propose que le gouvernement fasse une demande de suspension du remboursement de la dette pour une période de 3 ans. Hamma Hammami affirme qu'« il n'existe pas de révolution sans contre-révolution » et qu'il fallait aujourd'hui agir en apportant des réponses concrètes aux revendications citoyennes afin de remédier au retour de certains acteurs de l'ancien régime qui essaient aujourd'hui de refaire surface. Lors de cette intervention, Hamma Hammami appelle à un entretien télévisé avec Hamadi Jebali et Moncef Marzouki en vue de « faire la lumière sur les véritables raisons de l'agitation sociale ».