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Une nouvelle génération de réformes pour booster la croissance et l'emploi
Publié dans Business News le 18 - 09 - 2008

La Banque Mondiale vient de réaliser une étude sur l'intégration à la mondialisation de la Tunisie. Intitulée "l'intégration mondiale de la Tunisie : Une nouvelle génération de réformes pour booster la croissance et l'emploi", l'étude dresse le bilan des politiques d'intégration engagées tout en évaluant leur impact sur les Investissements Directs Etrangers (IDE), les exportations et l'emploi. Elle analyse les défis actuels de l'intégration de la Tunisie qui se veut mondiale et multisectorielle, à la suite de la création effective d'une zone de libre échange avec l'Europe pour les produits industriels en Janvier 2008. Elle souligne en outre la nécessité d'introduire une nouvelle génération de réformes pour améliorer davantage la compétitivité de la Tunisie et réaliser le potentiel de croissance dans l'un des domaines aussi porteurs que celui des services.
Il est vrai que tout au long de la dernière décennie, la Tunisie a enregistré un taux de croissance soutenu, de l'ordre de 5,1%. Il est vrai aussi, qu'elle a réussi, grâce à une gestion macroéconomique prudente et des réformes structurelles, résisté aux chocs exogènes. Toutes ces performances n'on toutefois pas suffit à résoudre le plus grand problème de la Tunisie, à savoir l'emploi. En effet, le taux de chômage reste relativement élevé et à deux chiffres, 14,2%. Ce qui constitue, la priorité nationale absolue et le plus grand défi, que le pays souhaite relever, au cours de la prochaine étape.
Ce qui est certain, c'est que la Tunisie a fait des progrès réels en matière du PIB par tête d'habitant. Il s'est situé, en 2006 autour de 6859, rejoignant la Turquie et se classant deuxième dans le Maghreb, après la Libye pétrolière. Cependant, la Malaisie, qui a des similitudes avec la Tunisie, a réussi à la dépasser et à faire mieux. En effet, le PIB par tête de ce pays est aujourd'hui de 30 pourcent supérieur à celui de la Tunisie. La forte croissance des Investissements Directs Etrangers (IDE), ces dernières années, a permis d'accroître les réserves de change, malgré un déficit structurel du compte courant (-2.7 pourcent en moyenne sur 1996-2007). En 2007, les réserves ont atteint 7.8 milliards de dollars, soit 4.6 mois d'importation de biens et services.
Néanmoins, l'étude de la Banque Mondiale a révélé que la croissance du PIB par tête d'habitant, « reflète davantage la croissance de la productivité qu'une forte accumulation de capital. En effet la croissance de la productivité explique à peu prés 43% de la croissance du PIB réel depuis le milieu des années 1960, tandis que les facteurs traditionnels cumulés (capital et travail), ont contribué à hauteur de 56.6% sur cette période. L'importante contribution de la productivité reflète à son tour les investissements réalisés par la Tunisie dans l'éducation et la santé et les retombées de ceux-ci en termes de développement du capital humain. Mais au delà de ce facteur important, l'accroissement de la productivité reflète également le développement rapide d'un secteur offshore largement intégré aux réseaux de production européens, tout comme l'ouverture de l'économie tunisienne à la concurrence dans le cadre de l'Accord d'Association avec l'UE et les politiques que cette ouverture ont permis de suivre ».
Force est de reconnaître que la Tunisie a opté, depuis les années 1990, pour un changement radical de sa politique économique. Elle a décidé de passer d'une économie protégée et fermée, à une économie libérale et ouverte sur son environnement international. Car, elle était convaincue que l'intégration jouera, sans aucun doute, un rôle crucial dans les succès économiques. Ce qui s'est révélé être, d'ailleurs, un choix judicieux dont les résultats se sont fait sentir sur la croissance, les IDE et les exportations. Depuis 1996, les tarifs sur les importations en provenance de l'UE sont progressivement démantelés, en vue de créer une zone de libre échange pour les produits industriels à partir de Janvier 2008. Les tarifs ont chuté, aujourd'hui à 0%. Plus encore, la décision d'ouvrir l'industrie à la concurrence a constitué une occasion d'appliquer un ensemble de politiques propices à une meilleure compétitivité, en particulier le programme de mise à niveau, dont la finalité est de renforcer les capacités managériales et technologiques du secteur industriel.
L'étude de la Banque Mondiale sur l'intégration de la Tunisie à la mondialisation, évoque d'un autre côté, les efforts déployés pour faciliter les importations et les exportations des firmes. Un réseau d'administration électronique des procédures commerciales (Tunisie Trade Net) mis en place, les procédures de dédouanement et de contrôle technique simplifiées, l'accès à l'information sur les normes et standards internationaux renforcé et des mécanismes d'appui à la pénétration des marchés par les nouveaux exportateurs établis (exemple dans le cadre du CEPEX). Aussi, la Tunisie a-t-elle transformé son économie depuis le début des années 1970, suite notamment à une réponse rapide des IDE, des exportations de textile habillement (TH), augmentés très sensiblement, pour remplacer les hydrocarbures comme premier poste d'exportation. Depuis 1997, la participation aux réseaux de production automobile européens a entraîné une forte hausse des exportations du Génie Mécanique et Electrique (GME), entraînant le début d'une seconde transformation structurelle de l'industrie.
Progressivement, l'impact des politiques d'intégration sur l'emploi a été aussi, positif. A ce titre, l'étude de la Banque Mondiale cite l'exemple des emplois créés par le secteur Off shore. En 1980, 8 années après la promulgation de la loi 72, le secteur offshore employait 10.000 personnes. En 1990, il employait 70. 000 personnes, et aujourd'hui, il en emploie 245.000 travailleurs, et absorbe 54% des emplois du secteur manufacturier total et 8% des emplois totaux dans le pays. En outre, le développement progressif du PIB est en train d'induire un mouvement de spécialisation plus intensif en travail qualifié, donnant l'espoir qu'il peut, à terme, absorber de façon croissante les jeunes diplômés.
Bien que la Tunisie ait enregistré des taux de croissance soutenus, le taux de chômage demeure élevé, particulièrement pour les femmes (16%), les jeunes âgés de 25 à 29 ans (20%), et surtout ceux âgés de moins de 25 ans (30%). Pire encore, une étude récente auprès des diplômés du supérieur, a fait ressortir que 45% d'entre eux attendent, en moyenne, 18 mois, avant de décrocher un premier emploi (Banque mondiale 2007). D'où les objectifs fixés par la Tunisie, d'améliorer les paliers de croissance pour atteindre un taux de 6.1%, au cours du 11ème plan. Or, ce niveau requiert une augmentation significative de l'investissement et des exportations, en supposant que la contribution de la consommation privée au PIB reste stable autour de 64%. A ce titre, l'investissement privé, y compris les IDE est appelé à augmenter pour atteindre 25.3%, contre 23%, actuellement du PIB, et ce avant 2011. Sans compter que le commerce extérieur est appelé à assurer un rôle plus important, avec une croissance annuelle des exportations et des importations qui devraient s'accélérer de, respectivement, 7 et 6%. Pour réaliser ces objectifs, un accroissement de l'investissement, des exportations et de la croissance exige au préalable la poursuite des réformes dans les domaines de l'éducation, de la formation professionnelle, dans le secteur financier, et le développement de l'infrastructure de soutien à la production, comme l'a recommandé la Banque Mondiale, dans un précédent rapport, en 2004. Néanmoins, l'actuelle étude sur l'intégration de la Tunisie à la mondialisation, confirme qu'une nouvelle génération de politique forte d'intégration mondiale doit aussi jouer un rôle crucial. En effet, alors que les politiques passées ont permis à la Tunisie de réduire l'écart de productivité qui la sépare de l'Europe dans les secteurs fortement exposés à la concurrence mondiale (TH et Industrie Mécanique et électronique), le gap de productivité reste très élevé pour les secteurs encore peu exposés à la concurrence et/ou subissant des contraintes majeures sur le marché domestique. En effet, la productivité du travail dans les secteurs manufacturiers exposés à la concurrence a atteint 73% de celle de l'UE, soit un gap de 27% à combler. A l'inverse, les secteurs manufacturiers encore peu exposés à la concurrence et largement tournés vers le marché domestique ont une productivité du travail qui n'est que 33 % de celui de l'UE en moyenne, soit un écart de productivité du travail de 67%. Dans le secteur des services, la productivité du travail tunisien représente 45% de celle de l'UE. Des gisements importants d'accroissement de la productivité et donc de croissance existent, aussi bien à l'intérieur du secteur manufacturier que de celui des services. Il suffit de saisir les opportunités. A ce niveau, l'étude réalisée par la Banque Mondiale sur l'intégration de la Tunisie, propose certaines pistes à suivre, pour améliorer l'intégration de l'économie tunisienne à l'économie mondiale, renforcer la compétitivité et bénéficier d'un meilleur classement à l'échelle mondiale.
Au regard de l'étude, la Tunisie a atteint aujourd'hui, un niveau tel que le maintien des tarifs élevés sur les sources d'importations "non préférentiels" provoqueraient une réduction du bien-être (somme du surplus des consommateurs, des producteurs et des recettes publiques), en raison d'un détournement de commerce (l'écart de tarif favorise artificiellement les produits en provenance du pays "préférentiel", au détriment de produits moins chers de pays tiers et une moindre recette douanière). En d'autres termes, ajoutent les experts de la Banque Mondiale, le coût d'un détournement commercial dépasse les avantages d'une faiblesse tarifaire sur l'importation des produits industriels de l'UE. Autres pistes proposées par l'étude, l'accroissement de la compétitivité du secteur on shore ; la réalisation d'un meilleur potentiel dans les secteurs des services, l'amélioration de la qualité et la réduction des prix des principaux services structurants et l'accroissement des exportations des services émergents à l'instar des services professionnels et des TICs.


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