L'avocat et ancien juge administratif, Ahmed Souab a réagi, samedi 14 septembre 2024, à l'injonction faite à l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) par le premier président du Tribunal administratif. Mehdi Grissia a, en effet, confirmé l'énoncé du jugement de l'assemblée plénière juridictionnelle en faveur du candidat à la présidentielle, exclu par l'Isie, Mondher Zenaidi. Le premier président a rappelé à l'Isie son devoir légal d'exécuter son jugement du 29 août disant explicitement et sans la moindre ambiguïté que Mondher Zenaidi est en droit de candidater à la présidentielle et que son nom doit être inscrit dans la liste définitive des candidats retenus.
Dans une déclaration accordée à Business News, Ahmed Souab a estimé qu'il s'agissait d'une motion de censure du tribunal administratif et que cette dernière décision décrédibilisait définitivement l'instance électorale. L'avocat considère ainsi que « l'Isie est inconstitutionnelle et contraire à la loi électorale, mais qu'elle est à présent substantiellement illégitime ». Ahmed Souab a ajouté que « subsidiairement », l'instance électorale est en train « d'engendrer des risques certains et incontrôlables à la paix interne et de porter atteinte aux intérêts suprêmes de l'Etat au niveau international » et ce rien que pour la simple raison « d'un président et d'une Isie sinon illégitimes, du moins illégaux ». Pour Ahmed Souab ce qui s'en suit est assez clair : « en application des préceptes de l'Etat de droit, des impératifs de l'honneur républicain et des fondamentaux de la responsabilité démocratique, "le gouvernement" de l'Isie, composé d'un président-ministre et de six secrétaires d'Etat, doit démissionner ».
Les trois candidats rejetés par l'Isie, Abdellatif El Mekki, Mondher Zenaidi et Imed Daïmi avaient été réhabilités par l'assemblée plénière juridictionnelle du tribunal administratif. Cependant, l'instance électorale avait décidé de passer outre les jugements, pourtant définitifs et sans possibilité de recours, en avançant des arguments décriés par les plus éminents experts en droit du pays. Par la suite, deux des candidats, Abdellatif El Mekki et Mondher Zenaidi, avaient déposé un recours en interprétation et reçu de seconds jugements en leur faveur, mais restent, pour l'heure, exclus de la course.