La campagne électorale pour la présidence de 2024 démarre demain, samedi 14 septembre 2024, dans un contexte politique, social et juridique très difficile et singulier qui aura de graves répercussions sur le processus électoral et ses résultats, la transparence et l'intégrité des élections, ainsi que la sécurité et le travail des journalistes à la lumière des pressions exercées sur les médias et en particulier les médias publics. C'est ce qu'a souligné le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) qui a cité dans son communiqué le reportage récemment diffusé par la Radio nationale qui fait, selon le syndicat, penser à "l'existence d'une salle de presse dédiée aux contenus propagandistes, politiques et électoraux, qui nuit à l'image et à la crédibilité de l'institution médiatique et contredit l'éthique professionnelle et les règles de couverture médiatique dans un contexte électoral". Le SNJT a dit avoir reçu des notifications de la part de certains journalistes de médias publics et confisqués qui affirment que leur "direction leur demande d'élaborer du contenu de ce genre". On rappellera que la Radio nationale a diffusé, le 11 septembre, une vidéo censée relater les principaux événements de la période 2011-2021. Néanmoins, la vidéo relève plus de la propagande que d'un produit journalistique, ont remarqué une grande partie des internautes. La vidéo, qui dure moins de trois minutes, parle de chaos et de non-respect de la démocratie pendant plus de deux minutes et finit sur fond de musique solennelle évoquant le sauvetage de l'Etat par le président de la République, Kaïs Saïed par le biais des mesures annoncées le 25 juillet 2021. La vidéo a fait l'objet de beaucoup de critiques à un point où la Radio nationale a décidé de ne plus permettre aux internautes de la commenter.
