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Une élection, pour quoi faire ?
Publié dans Business News le 05 - 09 - 2024

Après l'exclusion rocambolesque de trois candidats sérieux à la présidentielle, pourtant réhabilités par le Tribunal administratif, la liste définitive comporte trois noms : le président en exercice, Zouhair Maghzaoui et Ayachi Zammel. Et ces deux derniers candidats sont dans la tourmente judiciaire. Peut-on encore parler d'élection intègre et transparente le 6 octobre ?

Dans le climat actuel, rien que le fait de poser cette question est passible de poursuites. Le fait est que l'Instance supérieure pour les élections (Isie) est aux aguets et guette les médias et les personnalités émettant des doutes à propos de l'intégrité du processus.
Depuis le début du processus, il était clairement apparu que les intentions n'étaient pas de faciliter la tache aux prétendants. Du retrait du formulaire des parrainages ou du document attestant du casier judiciaire (B3), aux conditions rédhibitoires de collecte des parrainages, en passant par les multitudes d'entraves procédurales, le ton était déjà donné.
Par la suite, sur les 17 dossiers déposés, seuls trois ont été acceptés dont, surprise, celui du président en exercice. Plusieurs personnes déboutées par l'Isie se sont tournées vers le tribunal administratif. Trois d'entre elles ont été réhabilitées : Abdellatif El Mekki, Mondher Zenaidi et Imed Daïmi. Pour ce qui est de Abir Moussi, son dossier est au centre d'un étonnant imbroglio. Etant en prison, elle avait mandaté son avocat pour déposer son dossier, mais le monsieur s'est retrouvé à son insu candidat en lieu et place de la présidente du PDL. Le tribunal administratif a relevé cette erreur en reconnaissant la qualité de candidate à Mme Moussi, mais rejeté son recours sur le fond puisque l'Isie n'avait même pas rejeté la candidature de la dame.
Les trois rétablis par l'assemblée plénière juridictionnelle avaient vu toutefois leurs candidatures rejetées par l'instance électorale. Sur la forme et le fond, il était impossible pour l'Isie de le faire, mais elle l'a fait, suscitant un tollé général. Pendant quelques jours, le juridisme a pris le dessus et l'instance a démontré un grand talent de contorsionniste. Si les experts juridiques sont unanimes face à l'illégalité d'une telle décision, il n'en reste pas moins que l'Isie a continué dans la fuite en avant en publiant au nez de tous sa liste définitive des candidats dans le Journal officiel.

Il n'est plus essentiel de revenir sur le débat juridique, puisque le non-droit prime dans cette affaire et que l'Isie a clôt la discussion par la force du pouvoir. L'histoire est foncièrement politique et le résultat était tout tracé.
Il reste donc trois candidats en lice. Cependant, l'un d'eux, Ayachi Zammel, retenu dès le début et suscitant un certain intérêt chez les électeurs, a été embastillé. On l'accuse d'avoir falsifié des parrainages. Ayachi Zammel reste candidat, mais sa candidature risque une invalidation s'il ne finalise pas les nouvelles procédures concernant le financement de la campagne.
L'autre candidat, Zouhair Maghzaoui, commence, lui aussi, à avoir des ennuis. Celui qui a longtemps soutenu le président et son processus du 25-Juillet, s'est essayé à la critique après sa candidature. Après avoir dénoncé la décision de l'Isie contre les verdicts du tribunal administratif et après avoir exprimé sa solidarité avec Ayachi Zammel, nous apprenons qu'une instruction judiciaire a été ouverte à son encontre. Pour finir, il reste le président-candidat, au-dessus du lot, le seul et unique.

Les prémices de ce qu'on pourrait qualifier de mascarade étaient pourtant bien là depuis bien longtemps.
6 avril 2023 : devant le mausolée de l'ancien président Habib Bourguiba, Kaïs Saïed annonce la couleur. Il répond rarement aux questions des journalistes, mais cette fois-ci il se prête au jeu. Parlant de l'élection de 2024, il a assuré qu'il « ne se sentait pas en concurrence avec qui de ce soit. Je sens que j'endosse une responsabilité et je ne la laisserai pas tomber ». L'actuel candidat disait alors que les postes ne l'intéressaient pas, mais que sa patrie lui importait, concluant : « Je ne suis pas prêt à livrer mon pays à ceux qui n'ont aucun patriotisme. Il faut poser les fondations du futur ».

6 avril 2024 : de nouveau à Monastir, le président en profite pour tacler ses opposants : « on ne peut pas accepter de retour en arrière à travers la candidature de groupes qui se jettent dans les bras de l'étranger : le candidat doit être parrainé par les Tunisiens et élu par eux, et seulement par eux et non pas par une autre partie ». Interrogé s'il comptait se porter candidat à l'élection présidentielle, il avait rétorqué que « le problème n'est pas s'il allait se porter candidat ou non, mais que c'était une question de vie ou de mort ».

Le président-candidat n'a jamais caché sa détermination à aller jusqu'au bout de son projet et à purifier le pays de ceux qui complotent pour le déloger de Carthage afin de nuire au peuple. On ne compte plus les accusations lancées contre les voix dissidentes ou les potentiels candidats.
Plus récemment, en pleine période électorale, une vidéo est diffusée sur la chaîne publique, introuvable sur la page officielle de la présidence, pourtant principal canal de communication de Kaïs Saïed.
23 août 2024 : convoquant le ministre de l'Intérieur à Carthage, le président récite son monologue pour dénoncer des complots ourdis à l'occasion du scrutin. Il affirme que le peuple tunisien « n'acceptera jamais d'un traitre ou d'un collabo pour président de la République », celui qui s'apprête ou rêve de « signer d'autres traités de protectorat ».
Depuis, il a convoqué le ministre de l'Intérieur à différentes reprises et a répété ses attaques.

On pourrait à juste titre se poser des questions sur la nécessité de tenir une élection dans de telles conditions et sur le budget que les caisses de L'Etat devraient débourser pour l'organiser...


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