Stephanie Koury, la représentante spéciale adjointe et responsable de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (Manul), a exprimé, hier, jeudi 22 août 2024, de sérieuses préoccupations concernant les informations faisant état de mobilisation des forces à Tripoli, notamment les menaces de recours à la force pour résoudre la crise entourant la Banque centrale de Libye. « Les tentatives unilatérales de destitution du gouverneur de la Banque centrale se heurtent à des tentatives de maintien. Les tentatives de destitution du Premier ministre et de son gouvernement sont contrées par des tentatives de maintien », a expliqué la haute responsable onusienne, mardi, au conseil de sécurité, expliquant notamment que les deux derniers mois ont été marqués par des mesures de sécurité unilatérales de la part de l'armée nationale libyenne et des forces affiliées au gouvernement d'unité nationale, ce qui a provoqué une mobilisation du gouvernement de stabilité nationale (GNS) basé dans l'est du pays. La Manul appelle de toute urgence à une désescalade immédiate, à la retenue et souligne que le dialogue est la seule solution à tous les problèmes. La Mission réaffirme que la démonstration de la puissance militaire et les affrontements armés dans des quartiers densément peuplés sont inacceptables et menacent la vie et la sécurité des civils. « Ces mouvements ne constituent pas une solution viable à la crise actuelle ou à l'impasse politique prolongée, mais exacerbent plutôt la crise et renforcent la possibilité de parvenir à une solution politique » souligne-t-elle, évoquant notamment les violents affrontements entre deux groupes armés qui ont éclaté à Tajoura, à l'est de Tripoli, le 9 août, faisant des morts et des blessés parmi les civils. On rappellera que passage frontalier de Ras Jedir a été de nouveau fermé, un mois après sa réouverture. La dernière fermeture en date a duré trois mois, et les annonces de réouverture se sont succédé mais sans se réaliser pendant une longue période. Depuis hier soir le poste frontalier est entravé des deux côtés, à cause des troubles en Libye. Des tensions qui ont poussé les habitants de la zone frontalière à fermer la route menant au poste et d'imposer aux voyageurs d'emprunter le passage frontalier Dhiba-Wazen. D'ailleurs, certains médias de la place ont rapporté une hausse de fréquentation sur ce point frontalier.