Les événements marquants du 21 septembre    Le code des changes : Une réforme nécessaire    Le Réseau tunisien des droits et des libertés déclare l'état d'urgence populaire    Tunisie – Mansri : Un débat télévisé entre les candidats aux présidentielles est écarté pour le moment    Monastir : Une femme arrêtée pour meurtre après une promesse de mariage non tenue    Emprunt obligataire 2024 : Enveloppe globale et objectifs de financement    OPPO célèbre ses 20 ans d'innovation, avec le lancement en Tunisie de sa dernière série Reno 12    Liban : Israël élimine un puissant chef du Hezbollah, Washington proposait 7 millions de dollars pour sa localisation    Renouvellement du gel de biens et de ressources économiques de 43 personnes, une société et une association    ARP: Appel à l'examen du projet de modification de la loi électorale    A quoi sert la partie bleue des gommes ?    Ligue 1 : Désignation des arbitres pour le match CA – JSO    La CNSS dément les rumeurs sur l'allocation de rentrée scolaire    Report de la grève des agents de la Poste aux 24, 25 et 26 février 2025    Kia EV9 remporte le trophée d'or aux « IDEA 2024 design awards »    INM: Des précipitations intenses à Gabès pendant les denières 24H    Attessia TV écarte Lotfi Laâmari    Saisie record de marchandises de contrebande en Tunisie pour plus de 1,7 million de dinars    Chokri Ben Nessir PDG de la Télévision tunisienne à la place de Awatef Dali en vertu d'un décret présidentiel    Attaque contre des moyens de communication : Explosions simultanées d'un millier de bipeurs au Liban, des questions et peu de réponses    Assemblée générale des Nations Unies : La Tunisie vote en faveur de la résolution de la CIJ    Royaume-Uni : Premier gros scandale pour le Premier ministre, un déballage sur ses goûts de luxe et 120 000 euros de cadeaux    Honda célèbre ses 30 ans dans la région MENA et dévoile des modèles écoresponsables et technologiques    Nabeul: Coupure et perturbation de la distribution de l'eau potable dans certaines zones    Sociétés communautaires : Soutenir et former les porteurs de projets    Aujourd'hui, clôture du mercato estival tunisien    Migrants tunisiens en Italie : des lois plus strictes sur le logement et les communications    Daily brief national du 20 septembre 2024: Les administrations et structures de l'Etat appelées à faciliter le travail de l'ISIE    Béja: Même avec les dernières pluies, le taux de remplissage des barrages reste préoccupant [Vidéo]    Le nouvel ambassadeur du Royaume-Uni, de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord prend ses quartiers à Tunis    Ministère de la Jeunesse et des Sports : selon la loi, il n'y a pas d'équipe nationale de padel    Météo en Tunisie : nuages passagers et pluies éparses    Affaire du drapeau turc : refus de libération des prévenus    Maroc – Tentative massive de franchissement à Ceuta : 152 personnes poursuivies    Jaou Tunis 2024 : Créer, résister et imaginer les futurs    « Golden Bachelor » sur M6 : l'amour n'a pas d'âge pour être ringard    CAB : Des affaires de dernière minute !    FTLutte – Le bureau fédéral dissous : Enfin ça bouge !    Affaire Mehdi Nafti-FTF : L'escalade    Ce soir, concert lyrique «Le jardin enchanté» au Goethe-Institut : Hassen Doss revisite Mozart    Aubervilliers – «DREAM CITY» : Une cartographie vivante de sensibilités et de pensées    Exportations de dattes tunisiennes : Une croissance remarquable en 2023/2024    Olympique de Béja : Interdiction de recrutement levée    Jaou Tunis 2024 : 7e édition sous le signe des Arts, résistances et reconstruction des futurs    Canada : Réduction de 35 % des permis pour les étudiants étrangers    Compétitions officielles des JCC 2024 : Prolongation des délais d'inscription des films candidats    Secousse tellurique au nord-est d'Ouardanine    Mare Nostrum Voice Festival : un événement unique avec 25 artistes et hommage à Yasser Jradi à Paris    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La persécution morale de Sonia Dahmani
Publié dans Business News le 21 - 08 - 2024

L'avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani devait comparaitre hier devant la cour d'appel dans la fameuse affaire de « heyla el bled », déclaration médiatique qui lui a valu d'être emmenée de force de la Maison de l'avocat et une condamnation à un an de prison ferme en vertu du décret 54. Finalement, Sonia Dahmani n'a pas comparu devant le tribunal et ses avocats ont peiné à obtenir un report du procès au 10 septembre prochain.

Sonia Dahmani n'a pas pu se présenter devant la cour d'appel car elle était « occupée » à se faire humilier et persécuter par ses geôliers. L'avocate et membre du comité de défense de Sonia Dahmani, Hana Hatay a indiqué que sa cliente a été empêchée de porter ses vêtements, même pas de chaussures. La direction de la prison lui a indiqué qu'elle ne pouvait porter qu'un safsari. Elle a, également, été soumise à une fouille intime. Par la suite, on l'a informée qu'il était trop tard pour la transporter au tribunal. Quelques heures après, Hana Hatay a assuré que l'audience a été suspendue afin d'étudier la possibilité de faire venir Sonia Dahmani.
Il devient évident que c'est la personne de Sonia Dahmani qui est visée par ses agissements et que l'on veut l'humilier pour tout ce qu'elle est. Il est quand même étonnant de voir que la machine policière et judiciaire s'est emballée pour la déclaration médiatique d'une chroniqueuse télé alors qu'en même temps, l'énergumène qui a menacé les opposants de meurtre et du viol de leurs femmes est parvenu à s'enfuir clandestinement du pays. Quand Sonia Dahmani est condamnée à un an de prison ferme, les policiers responsables de la mort de Omar Laabidi obtiennent des condamnations à sursis, sans jamais faire ne serait-ce qu'un jour de prison. Mais au-delà de la condamnation en elle-même, le traitement auquel est soumise Sonia Dahmani en prison est affligeant.

Cette histoire de safsari est en elle-même une tentative d'humiliation et de soumission car on a essayé d'imposer ce vêtement à l'avocate. Le port du safsari au tribunal n'est pas du tout réglementé et il n'existe aucun texte sur la question, par conséquent, selon l'interprétation de plusieurs juges, il s'agit d'une liberté personnelle. Les us et coutumes des tribunaux font que certaines accusées dans des affaires de mœurs par exemple souhaitent porter le safsari pour cacher leurs visages. Il faut également savoir que les tribunaux tunisiens ont pris la saine habitude de faire évacuer la salle d'audience quand il s'agit de traiter des affaires de mœurs, que les accusés soient hommes ou femmes. Donc, le port du safsari dans une salle d'audience est synonyme de honte et matérialise une volonté de se cacher. Mais de quoi Sonia Dahmani devrait-elle avoir honte ? De qui devrait-elle se cacher ?
Ceux qui sont venus l'arrêter étaient cagoulés, mais pas elle. Ceux qui devraient ressentir de la honte ce sont les magistrats qui se prêtent à ces simulacres de justice. Ceux qui devraient avoir honte ce sont les geôliers de Sonia Dahmani qui se permettent de lui faire subir un tel traitement. Il n'existe pas de safsari assez grand pour couvrir au moins la façade du tribunal. Il n'existe pas de safsari assez grand pour couvrir la Maison de l'avocat. Les avocats ont vu leur maison envahie par les forces de l'ordre au moins à deux reprises, l'un de leurs confrères en la personne de Mehdi Zagrouba a été victime de torture et de maltraitance, leur autre consœur Sonia Dahmani subit les affres de la prison, et pourtant cela ne semble pas émouvoir la corporation. La dernière activité publique du bâtonnier, Hatem Mziou, date du 24 juillet dernier et il s'agit de la cérémonie de prestation de serment des jeunes diplômés de l'institut supérieur de la profession d'avocat. Celles qui devraient également ressentir de la honte sont ces femmes prétendument féministes et défenseures des droits de l'Homme qui ont applaudi le coup de force de Kaïs Saïed et qui ont surtout salué l'arrestation de Sonia Dahmani. Leur silence aujourd'hui devant ce que sont en train de subir toutes les femmes emprisonnées pour des raisons fallacieuses est une honte. Pendant que ces prétendues féministes font la tournée des hôtels ou la promotion de leurs nouvelles créations, d'autres femmes sont maltraitées par le pouvoir qu'elles vénèrent.

Une chose est sûre, ce n'est pas à Sonia Dahmani de ressentir de la honte et ce n'est pas à elle de se cacher. Elle est sûre de son bon droit et a de quoi être fière en se regardant dans un miroir. C'est très loin d'être le cas de tout le monde.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.