Le secrétaire général du mouvement islamiste Ennahdha, Ajmi Lourimi, a assuré que son parti ne convoitait plus le pouvoir notant que sa préoccupation première est le rétablissement de la démocratie en Tunisie. Dans une interview parue dans le journal Al Qods mercredi 24 janvier 2024, le politicien a avancé que les institutions du parti n'avaient pas engagé le débat sur l'élection présidentielle précisant, toutefois, qu'Ennahdha ne compte pas entrer en compétition pour le pouvoir et ne présentera pas de candidat du parti à l'élection présidentielle même si cela reste de son plein droit. Il a dénoncé, dans ce sens, des tentatives d'organiser une élection présidentielle sur-mesure pour que le président de la République en exercice, Kaïs Saïed, puisse s'assurer un second mandat sans concurrence, aucune. Interpellé sur la possibilité pour le mouvement islamiste de faire des concessions pour préserver son existence sur la scène politique, Ajmi Lourimi a affirmé qu'Ennahdha n'était pas un parti de compromis, qu'il rejetait la polarisation extrême et le fractionnement des Tunisiens. Il a indiqué qu'en dépit des restrictions imposées au parti et l'absence de plusieurs de ses dirigeants – actuellement en prison – le mouvement continuerait à s'imposer, à normaliser avec l'Etat et refuserait tout retour à la clandestinité. Le politicien a ajouté que le mouvement avait réussi à relever les défis de « façon novatrice » et à prendre ses distances du conflit politique en dépit des épreuves. Cela a, selon ses dires, permis au parti de s'accorder avec les forces civiles au sein de l'Assemblée constituante. Il a noté que le parti travaillait au sein du Front de salut national à « fermer la parenthèse du putsch » et rétablir la légitimité et la démocratie soulignant que le Front de salut dirige une « rue démocratique qui lutte contre les politiques du putsch et ses mesures qui ont exacerbé la crise économique, politique et sociale dans le pays ». Ajmi Lourimi a assuré que l'opposition ne comptait pas avancer des compromis notant, cependant, que le pays a besoin d'une trêve pour engager un dialogue national pour ainsi aboutir à une feuille de route et une réforme sous l'égide d'un gouvernement national capable de conduire le pays vers des élections démocratiques aboutissant à des institutions représentatives de la volonté de la majorité.