Le doyen des médecins vétérinaires, Ahmed Rajab, a déclaré, mercredi 20 décembre 2023, que plusieurs foyers de fièvre aphteuse s'étaient déclaré dans les gouvernorats de Nabeul, Monastir, Kasserine et Tozeur. Dans une intervention dans l'émission « 60 minutes » sur Diwan FM, il a affirmé que cette maladie, hautement contagieuse, avait de graves répercussions sur les agriculteurs de par les grandes pertes économiques qu'elle pourrait infliger au secteur. Il a signalé, dans ce sens, que l'Algérie avait fermé ses marchés à bétail en guise de prévention. Il a ajouté que, selon la loi, les marchés à bétail locaux devraient, également, être fermés pour éviter la contamination et contenir la propagation de la maladie. Laissant entendre qu'aucune mesure de quarantaine n'a été prise, le doyen des médecins vétérinaires a avancé qu'il était intolérable de « couvrir ce terrorisme biologique ». Il a ajouté que le taux de mortalité chez les petits ruminants pourrait atteindre les 65% et que les vaches atteintes de fièvre aphteuse arrêtaient toute production de lait. De plus, la viande des animaux contaminés n'est pas propre à la consommation, ce qui représente de grosses pertes économiques, selon ses dires. Le médecin a signalé que les pays aux moyens limités n'ont d'autres choix que la prévention par la vaccination face à cette maladie. Or, selon ses dires, les médecins vétérinaires sont payés 0,450 dinar par tête de bétail et ne disposent même pas de prime de risque contre la contamination par certaines maladies telles que la Brucellose. « La fièvre aphteuse est une maladie animale transfrontalière grave (TAD), qui affecte sévèrement la production de bétail et perturbe le commerce régional et international des animaux et de leurs produits. Selon les estimations, cette maladie circule au sein de 77 % du bétail au niveau mondial, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, ainsi que dans une zone restreinte d'Amérique du Sud ; les pays actuellement indemnes demeurent sous la menace constante d'une incursion de la maladie. 75 % des dépenses liées à la prévention et à la lutte contre la fièvre aphteuse ont lieu dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire inférieur. L'Afrique et l'Eurasie sont les régions qui enregistrent les dépenses les plus importantes, représentant respectivement 50 % et 33 % des dépenses totales. Le taux de morbidité peut avoisiner 100 % chez les populations bovines sensibles », selon l'Organisation mondiale de la santé animale. La maladie a été repérée en Tunisie à Nabeul depuis 2022, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique. «Les autorités vétérinaires ont procédé à une vaccination périfocale pour réduire le risque de propagation (…) La vaccination périfocale, ou vaccination tampon, se fait tout autour de la zone touchée pour empêcher la propagation du virus à d'autres régions », lit-on dans un communiqué de l'Agence.