Le président de la Compagnie des Comptables de Tunisie (CCT) et président de l'Union tunisienne des professions libérales (UTPL), Mohamed Anis Aissa, a considéré que les estimations du prix du baril de pétrole du projet de la loi de finances 2024 (PLF 2024) pourraient ne pas correspondre au prix réel vu la situation en Ukraine et à Gaza. Le baril a été estimé à 83 dollars alors qu'il est actuellement à 87 dollars. Invité le 30 octobre 2023 à « Sbeh El Ward » de Hatem Ben Amara sur Jawhara Fm, Mohamed Anis Aissa a affirmé qu'une variation d'un dollar par baril de pétrole signifiait une variation de cinquante millions de dollars pour les dépenses en compensations. Afin de couvrir ses dépenses, le PLF 2024 prévoit des revenus pour l'Etat à hauteur de 49 milliards de dinars et des prêts à hauteur de 28 milliards de dinars. « Les revenus de l'Etat signifient essentiellement la recette fiscale… Elle représente près de 90% des revenus… Il s'agit d'une somme égale à 44 milliards de dinars… Il n'y a pas eu d'augmentation pour l'impôt sur le revenu… L'emprunt, quant à lui, englobe 16,5 milliards de dinars sous forme de prêts étrangers, soit 57% des prêts, ce qui laisse 41% sous forme de prêts intérieurs auprès des banques et des établissements financiers… Les prêts étrangers sont indispensables… Nous devons compter sur nos relations bilatérales », a-t-il déclaré. Mohamed Anis Aissa a indiqué que rien n'empêchait la conclusion d'un accord entre la Tunisie et le Fonds Monétaire International (FMI). Cette institution peut être convaincue de l'importance des compensations et de leur maintien afin de préserver la paix sociale. Il a indiqué que les emprunts visaient à combler le déficit budgétaire et à garantir le paiement des prêts déjà contractés. M. Aissa a expliqué que la masse salariale représente 40% des dépenses de l'Etat. Pour ce qui est des compensations, elles représentent 19%. « Les dépenses d'investissement représentent théoriquement 6,8% du budget. Il faut réaliser cet investissement en mobilisant des ressources… L'investissement est en difficulté en raison de plusieurs éléments… Personne ne peut nier que nous sommes dans une situation financière difficile… Le PLF 2024 introduit un droit provisoire appliqué aux revenus des banques et établissements financiers… Il y a eu révision de la redevance appliquée aux séjours passés dans les établissements touristiques afin de soutenir la caisse des compensations », a-t-il poursuivi. Mohamed Anis Aissa a évoqué l'élargissement de l'assiette fiscale afin de collecter des taxes appliquées aux chiffres d'affaires des cafés et aux restaurants touristiques. La redevance appliquée aux pâtisseries, aux boîtes de nuit et clubs est passée de 3% à 5%. M. Aissa a, aussi, évoqué l'introduction d'une redevance pour la production et la distribution des boissons gazeuses et alcoolisées, des vins et des bières. Cette approche impactera, selon lui, les activités économiques et le pouvoir d'achat des citoyens. Il a mis l'accent sur l'importance de favoriser les incitations fiscales et l'encouragement de certaines activités pour stimuler l'économie.