L'avocat et membre du comité de défense des accusés de complot contre la sûreté de l'Etat, Samir Dilou a indiqué avoir essayé de convaincre son client, Jaouhar Ben Mbarek, ayant entamé une grève de la faim depuis le 26 septembre 2023 d'accepter un suivi médical. Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi l'a rejoint dans cette grève à la date du 28 septembre 2023. « Ce qui pousse à ce genre de décision n'est pas le désespoir ou la peur, mais la conviction d'être dans un système ne respectant pas la loi et l'être humain. Nous espérons, de tout cœur, que la bataille des libertés n'accueillera pas ses premiers martyrs durant les semaines prochaines. Ce qu'on appelle affaire de complot a été initiée par un courrier de la ministre de la Justice (Leila Jaffel) et ses procédures ont été accélérées durant les jours suivant suite à une déclaration du président de la République (Kaïs Saïed) », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse tenue le 29 septembre 2023 par le Front de salut national. Samir Dilou a assuré que le dossier de l'affaire était vide et qu'il ne contenait pas de preuves. Les mandats de dépôts étaient prêts, selon lui, avant l'audition des accusés. Ces derniers ont été interrogés sur les relations les liant entre eux, mais aussi les liant à des diplomates. L'avocat a assuré que la justice n'avait pas à se pencher sur les échanges entre politiciens. La justice a uniquement le droit de sanctionner les mesures et agissements ayant conduit à des actes de violence ou planifiant des actes de violence. « Le texte de loi ne pénalise pas le changement de la forme de l'Etat, mais l'attentat visant à changer la forme de l'Etat. Le crime de complot n'est pas dépourvu d'éléments constitutifs… L'espionnage, similaire au mariage, ne peut avoir lieu qu'entre deux parties. Si les diplomates (avec qui les accusés auraient comploté) par le communiqué publié par le ministère public, la deuxième partie ne peut pas être coupable… Les diplomates sont encore cités dans le dossier de l'affaire », a-t-il poursuivi. Samir Dilou a qualifié la chose de farce. Il a expliqué que Jaouhar Ben Mbarek n'avait pas d'autres solutions que la grève de la faim pour se battre. Il a assuré que ce dernier ainsi que l'intégralité des détenus politiques étaient détenus injustement et dans des conditions atroces. Ce qui les a poussés à prendre cette décision et à entamer une grève de la faim est l'injustice. L'avocat a qualifié le système en place d'injuste et d'immoral. Samir Dilou a indiqué que les autres détenus comptaient rejoindre Jaouhar Ben Mbarek et Rached Ghannouchi dans leur grève de la faim. Il a estimé qu'il n'y avait pas d'autres solutions que de mettre fin à l'injustice. Cette décision est, selon lui, aux mains de la personne coupable de cette injustice.