Si vous souhaitez vous rendre à la Mecque pour le grand pèlerinage vous allez devoir débourser la modique somme de 19.400 dinars. Les frais fixés par le ministère des Affaires religieuses incluent l'hébergement, les services et le billet d'avion. La somme annoncée n'a pas manqué de faire polémique. Elle est pourtant comparable à ce que payent les pèlerins d'autres pays. Le coût du Hajj comprend d'un côté, les prestations qui incombent à la partie saoudienne : l'ensemble des services de logement et restauration, transport interne, assurance… et de l'autre le transport aérien, fixé lui par les compagnies aériennes assurant le voyage à destination et au retour de l'Arabie saoudite. Dans certains cas, des frais d'agences de voyage sont à prévoir en sus.
Les frais en hausse du pèlerinage ont fait polémique dans plusieurs pays, notamment en Algérie l'année dernière. Une polémique à laquelle l'Office national du pèlerinage et de la Omra (ONPO) a réagi en révisant à la baisse les tarifs de cette saison du hajj. Des 856.100 dinars algériens fixés en 2022, le coût du hajj passe, en 2023, à 770.000 dinars algériens soit l'équivalent de 17.000 dinars tunisiens environ. Le coût de la prestation du pèlerinage est fixé à 600.000 dinars algériens et le prix du billet d'avion à 170.000 dinars algériens.
Au Maroc, le ministère des Habous et des Affaires islamiques a, lui, annoncé que le hajj 2023 coûterait 62.929 dirhams, soit 19.000 dinars tunisiens environ. Pour les pèlerins en provenance de France, le Hajj coûtera entre 8.700 et 11.400 euros. Cela n'est, toutefois, rien en comparaison avec les tarifs appliqués aux ressortissants qataris. Le pays enregistre le coût le plus cher parmi les pays arabes. Les forfaits varient entre 32.000 et 77.000 riyals qataris soit entre 27.000 et 65.000 dinars tunisiens environ.
Pour ses ressortissants et les personnes vivant au Royaume, l'Arabie Saoudite propose quatre tarifs allant de 3.984 à 11.841 riyals soit l'équivalent de 3.200 et 9.700 dinars tunisiens. Le paiement peut, par ailleurs, être effectué en totalité ou en plusieurs fois. Pour cette saison, le ministère saoudien du Hajj a annoncé que les pèlerins locaux pourraient effectuer le paiement sur plusieurs fois : un premier versement de 20% du montant dans les 72 heures suivant l'enregistrement, un versement de 40% le 29 janvier 2023 et le reste le 1er mai 2023.
La hausse enregistrée les deux dernières années est principalement due à l'inflation et la hausse de la TVA en Arabie saoudite. En 2020, le Royaume a triplé son taux de TVA – lequel est passé de 5 à 15% – pour faire face à la baisse historique du prix du pétrole enregistré durant la pandémie de Covid-19.
Cette envolée des prix risque de s'aggraver davantage pour les prochaines saisons. En 2019, l'Arabie saoudite a lancé un programme visant à faciliter l'accueil des pèlerins et leur fournir les meilleurs services possibles. Dans le cadre de son plan de développement, Saudi Vision 2030, le Royaume souhaite enrichir l'expérience religieuse et offrir aux pèlerins une expérience spirituelle exceptionnelle. Le pays entend être en capacité d'accueillir jusqu'à trente millions de pèlerins en 2030. Une hausse spectaculaire de la capacité d'accueil des lieux saints qui nécessitera un plan de réaménagement des sites. Pour cette année, l'Arabie saoudite a, notons-le, annoncé que près de deux millions de pèlerins étaient attendus à La Mecque.
Le Hajj a lieu chaque année durant le douzième mois du calendrier islamique, entre le 8 et le 13 du mois de l'hégire, Dhou al Hijja. Un des cinq piliers de l'islam, le grand pèlerinage collectif est obligatoire pour tout musulman ayant la capacité physique et financière, contrairement au petit pèlerinage – la Omra – individuel et facultatif. Ce rite sacré réuni chaque année des milliers de musulmans et constitue une composante capitale de l'économie du Royaume wahhabite. En 2022, le Hajj a rapporté à l'Arabie Saoudite près de douze milliards de dollars.