Le président de la République, Kaïs Saïed, a réagi, dans la soirée de vendredi 12 mai 2023, aux messages de soutien que plusieurs pays ont adressés à la Tunisie au lendemain de l'attaque qui a secoué l'île de Djerba. Après avoir exprimé ses remerciements aux pays qui se sont montrés solidaires de la Tunisie, il a réitéré son rejet de toute ingérence étrangère. Il s'est dit, par la même occasion, étonné face aux positions de certains pays ayant accusé la Tunisie d'antisémitisme. « C'est surprenant que certains parlent encore de Sâm et de Hâm au XXIe siècle, à moins qu'ils ne veuillent conserver les germes de division et bénéficier de ce discours », lit-on dans le communiqué de la présidence de la République publié au terme de la réunion du chef de l'Etat avec sa cheffe du gouvernement, Najla Bouden, la ministre de la Justice, Leila Jaffel, et ses homologues de la Défense, de l'Intérieur et des Affaires étrangères, Imed Memmich, Kamel Feki et Nabil Ammar. Mardi vers 20h30, des coups de feu ont été entendus aux alentours de la synagogue de la Ghriba. La Brigade antiterroriste et les militaires sont intervenus et un hélicoptère a sillonné le ciel. Les forces de sécurité ont confiné visiteurs et pèlerins dans la synagogue et ont encerclé les lieux en prévision d'un autre assaut. Selon la version du ministère de l'Intérieur, l'assaillant était un agent de la Garde nationale affecté au Poste maritime d'Aghir Djerba. Après avoir tué son collègue, il s'est emparé de son arme et de ses munitions. Il a ensuite essayé de s'approcher des alentours de la synagogue de la Ghriba et a tiré des coups de feu aléatoires vers les unités sécuritaires déployées sur les lieux. Celles-ci l'ont empêché d'y parvenir et l'ont éliminé. L'attaque a fait trois victimes parmi les forces de sécurité et deux victimes civiles. Deux sécuritaires ont succombé la veille lors de l'attaque et le troisième ce matin à l'hôpital. Les deux civils tués sont les cousins Aviel Haddad et Benjamin Haddad ; deux pèlerins juifs qui se trouvaient lors de l'attaque près du parking, aux alentours de la Ghriba. Le premier est de nationalité tunisienne et le second de nationalité franco-tunisienne. Plusieurs pays – la France et l'Allemagne, entre autres – ont réagi en exprimant leur soutien à la Tunisie. Le président français Emmanuel Macron, a réagi via un tweet, soulignant que la France continuera de lutter contre la haine antisémite. L'ambassade d'Allemagne à Tunis a, de son côté, affirmé sa consternation et sa tristesse assurant son engagement « à protéger la vie juive et à lutter contre l'antisémitisme et toute forme de discrimination dans le monde ».