Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) tient aujourd'hui, jeudi 16 février 2023, une journée de colère et organise une manifestation à la Kasbah. Les journalistes dénoncent la situation du secteur et de certains établissements médiatiques confisqués et gérés par l'Etat, Shems FM, entre autres. Ils condamnent le laxisme et l'indifférence des autorités devant la précarité qui sévit dans la profession.
La manifestation est aussi l'occasion de revenir sur le recul de la liberté d'expression et de la liberté de la presse dans le pays sous le régime de Kaïs Saïed et d'appeler au retrait du décret 54 relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d'information et de communication. Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Mahdi Jlassi, avait signalé, à ce propos, que les gouvernements qui se sont succédé depuis 2011 s'étaient engagés dans une logique opportuniste et avaient utilisé les médias en question dans leurs batailles politiques, notant que les médias sont plutôt perçus comme un outil de propagande et non comme des entreprises qui offrent des services aux citoyens.
On rappellera que la garde à vue de Noureddine Boutar, patron de la radio Mosaïque Fm, a été prorogée de cinq jours. Le dossier de Noureddine Boutar a été transféré au pôle financier. En effet, il s'est avéré que M. Boutar est soupçonné de blanchiment d'argent. La prorogation de sa garde à vue a, cependant, été décidée alors qu'il n'a pas été interrogé par le parquet financier. Noureddine Boutar a été arrêté et conduit à la brigade antiterroriste d'El Gorjani tard dans la soirée du 13 février. Plus tôt dans la soirée, les forces de l'ordre avaient effectué une descente chez lui.