Lors d'une plénière du Parlement européen tenue la veille mardi 14 février 2023, la commissaire européenne à l'Egalité Helena Dalli est revenue sur la situation en Tunisie ainsi que sur les dernières arrestations. Mme Dalli a affirmé à cette occasion : « La Tunisie, bien sûr, est un partenaire très important de l'Union européenne, et nous suivons avec attention et inquiétude les dernières arrestations qui ont eu lieu ces derniers jours. Nos valeurs sont claires et nous les avons exprimées avec force. Nous pensons que le respect du droit à un procès équitable et les exigences d'une procédure régulière, y compris la transparence judiciaire, sont fondamentaux ». Et de rappeler : « Notre partenariat avec la Tunisie est ancré dans les valeurs partagées comme la démocratie, l'Etat de droit et les Droits humains, y compris les libertés fondamentales ».
La commissaire européenne à l'Egalité Helena Dalli a profité de l'occasion pour assurer que l'Union européenne reste déterminée à continuer d'accompagner la population tunisienne dans un contexte socio-économique très difficile, tout en tenant compte de l'évolution de la situation politique dégradée. Elle a souligné dans ce cadre : « Nous avons échangé avec nos Etats membres, et nous pensons tous que ce serait une erreur de cesser maintenant notre aide, ce qui imposerait le prix le plus élevé à payer au peuple tunisien. Nous avons maintenu le niveau annuel de l'aide bilatérale et nous l'avons adapté pour proposer des programmes significatifs sur mesure en fonction du contexte actuel. Nous attendons du nouveau gouvernement tunisien qu'il réponde à ses propres engagements. L'Union européenne se tiendra aux côtés du peuple tunisien et soutiendra les efforts de réforme dans le contexte complexe d'aujourd'hui ».
Helena Dalli a ainsi noté que la Tunisie traverse une période de transition délicate, que l'Union européenne a été témoins de nombreux changements dans le pays au cours de la dernière année et demie et qu'elle s'inquiète de certaines des mesures adoptées ces derniers mois. « Ce qui aujourd'hui s'ajoute à nos inquiétudes, c'est bien la dégradation de la situation économique en Tunisie. Un pays, qui souffrait déjà de fragilités structurelles, a ensuite été davantage touché par les conséquences de la pandémie du Covid-19 et maintenant par l'impact néfaste de l'agression russe contre l'Ukraine ». La commissaire a rappelé que depuis la révolution de 2011, l'Union européenne a fourni plus de trois milliards d'euros pour soutenir la transition démocratique tunisienne. « L'Union européenne est bien consciente de la complexité du contexte socio-économique actuel en Tunisie. Les importantes réformes que doit accomplir le pays pour assurer une prospérité à long terme peuvent être douloureuses. C'est pourquoi l'Union européenne se félicite de l'accord conclu au niveau technique entre l'administration tunisienne et le Fonds monétaire international (FMI). Il est maintenant urgent que l'accord soit signé. Nous avons besoin d'un engagement clair du gouvernement tunisien à mener à bien les réformes structurelles qu'il a proposées au Fonds. L'Union européenne reste déterminée à accompagner la Tunisie dans la mise en œuvre de ces importantes mesures », a-t-elle précisé.
En outre, Mme Dalli pense que « dans les circonstances politiques actuelles en Tunisie, un dialogue inclusif avec tous les acteurs politiques et de la société civile concernés reste crucial ». Et de soutenir : « Garantir le plus large consensus possible est fondamental pour assurer des réformes réussies et une croissance durable. C'est un message que nous avons passé ces derniers mois à nos partenaires tunisiens et que nous reconfirmons aujourd'hui ».