Le dirigeant du Front de salut national, Ahmed Nejib Chebbi, a annoncé, mardi 3 janvier 2023, sa désobéissance à la justice civile. Le politicien s'exprimait lors d'un point de presse organisé mardi 3 janvier 2023 au sujet de sa convocation par la justice suite à une plainte déposée contre le Front de salut national par Abir Moussi. La plainte de la présidente du PDL intervient suite au discours qu'Ahmed Nejib Chebbi avait prononcé le 25 décembre 2022 lors d'une manifestation du Front de salut national. Le dirigeant avait, alors, relevé la culture autocratique de Abir Moussi et sa volonté de se venger de la révolution tunisienne pour réinstaurer la dictature comme au temps de l'ancien président, Zine El Abidine Ben Ali. « En 24 heures sans que l'on examine la plainte, on a pris la décision de nous poursuivre », a déclaré Ahmed Nejib Chebbi expliquant que les quatre personnes visées par la plainte sont accusées de financement du terrorisme, entre autres. Ahmed Nejib Chebbi, Ridha Belhadj, Chaïma Issa et Jaouhar Ben M'barek – tous membres du Front de salut national – ont été convoqués dans le cadre de cette plainte. Ils ont été informés de la procédure par l'Ordre national des avocats de Tunisie, lundi, selon Ridha Belhadj. Ahmed Nejib Chebbi a, dans ce sens, réitéré ses accusations contre Abir Moussi soutenant que celle-ci « s'attaque à tous ceux qui s'opposent à elle et rêve d'une Tunisie où il n'y a de place ni pour Moncef Marzouki, ni Chaïma Issa, ni Ridha Belhadj, ni Samir Dilou ». « Madame Abir Moussi rêve d'une Tunisie où ses opposants n'ont d'autre place que la prison. Cette plainte en est, d'ailleurs, la preuve », a-t-il avancé. Le politicien a ajouté que le procureur de la République n'avait pas pris la peine de vérifier les faits qui leur sont reprochés et avait directement ordonné une instruction. « Ceci n'est que mise en scène. Nous refusons d'en faire partie. Nous ne jouerons pas à ce jeu », a-t-il cinglé accusant le pouvoir en place d'avoir instrumentalisé la plainte déposée par Abir Moussi. Il a, dans ce sens, accusé Abir Moussi d'avoir préparé le terrain pour le putsch du président de la République Kaïs Saïed. Ahmed Nejib Chebbi a fait savoir qu'il ne se plierait à aucune convocation qui lui parviendrait. « Si je suis forcé à comparaitre, je ne prononcerai pas un mot et je ne répondrai à aucune question jusqu'à ce que le jugement soit prononcé », a-t-il menacé.