Le porte-parole du comité de défense des juges révoqués, Ayachi Hammami, s'est attaqué au ministère de la Justice accusant le département de Leila Jaffel d'avoir commis un « second carnage » à l'encontre des juges révoqués par le président de la République Kaïs Saïed. Invité de Zina Zidi sur Shems FM, il a déploré la démarche du ministère de la Justice notant que celui-ci ne s'était pas contenté du « premier carnage » commis par le chef de l'Etat. Kaïs Saïed a, rappelons-le, révoqué par décret et sans décision de justice 57 magistrats en juin. Certains, 49 au total, ont eu gain de cause après avoir déposé un recours auprès du Tribunal administratif. Celui-ci a tranché en leur faveur et a ordonné leur réintégration. Le ministère de la Justice a fait fi de cette décision et a refusé de réintégrer les juges en question prétextant des poursuites judiciaires à leur encontre. « Le ministère de la Justice a agi comme s'il venait de découvrir que les tribunaux de la Tunisie abritaient sept procureurs de la République, trois procureurs généraux près la Cour d'appel et trois présidents des tribunaux judiciaires dont un de la Cour d'appel, et plusieurs juges d'instructions et représentants du ministère public ; tous des terroristes et accusés de malversation et autres crimes », a avancé Ayachi Hammami assurant que les accusations portées à l'encontre des magistrats révoquées étaient infondées et montées de toutes pièces. Le porte-parole du comité de défense des juges révoqués a ajouté que la ministre de la Justice avait enfreint les lois en vigueur en missionnant son chef de cabinet pour donner des instructions au procureur de la République pour conduire une enquête. Or, en cas de suspicions, « le ministre de la Justice doit solliciter le procureur général de la Cour d'appel concernée pour que celui-ci transfère l'affaire au procureur de la République », a-t-il expliqué.