Le membre de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), Hichem Snoussi a estimé que l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) optait pour une politique de la fuite en avant. Il a qualifié la chose de tentative de dissimulation de son échec. Revenant sur la décision de l'Isie relative à la couverture médiatique de la campagne électorale sans consultation de la Haica, Hichem Snoussi a estimé que cette instance n'avait pas pris en considération le changement opéré au niveau du mode de scrutin. Intervenant le 24 novembre 2022 durant l'émission "Emission impossible" animée par Borhen Bsaies et diffusée sur les ondes de la radio IFM, Hichem Snoussi a affirmé que la décision de l'Isie constituait une entrave à la loi. Il a expliqué que l'Isie n'était pas exclusivement chargée de gérer et organiser les opérations électorales sur tous les plans. Il a, également, indiqué avoir échangé avec plusieurs responsables au sein d'établissements médiatiques afin de dépasser les obstacles techniques en matière de couverture médiatique de la campagne. Hichem Snoussi a affirmé que la Haica comptait jouer son rôle au niveau de l'observation médiatique de la campagne électorale. « La Haica est dotée d'un observatoire composé de plus d'une trentaine d'experts... Il y a des techniques d'observation... Elle (l'Isie) ne connaît pas la méthodologie à suivre et les moyens techniques à utiliser. L'Isie opère une fuite en avant. Néanmoins, l'instance (la Haica) reste attachée à ses prérogatives... La Haica ne boycottera pas les élections du 17 décembre... La Haica doit exploiter ses ressources et exercer son rôle », a-t-il déclaré. Hichem Snoussi a affirmé que le président de la République, Kaïs Saïed ne prêtait l'oreille qu'à l'Isie. Il a indiqué que la Haica lui avait adressé un courrier, mais qu'il n'y avait pas eu de réaction de la part du palais présidentiel. M. Snoussi a expliqué que la non-consultation de la Haica était à l'origine des erreurs et des défaillances de la décision de l'Isie relative à la couverture médiatique de la campagne électorale. Il a rappelé que l'Isie avait procédé à l'enregistrement des séances d'expression directe des candidats en collaboration avec la Télévision nationale. Hichem Snoussi a indiqué que ceci précédait l'éclatement du conflit au grand jour. Par la suite, l'Isie a procédé à un passage en force à travers la publication de la décision en question. « Il y a plus de mille candidats. Quel est l'établissement médiatique capable de gérer ce nombre de candidats... Quel est le rôle des partis politiques ? Ont-ils le droit d'être présents ? Le candidat, a-t-il le droit de mentionner le nom d'un parti politique ? A-t-il le droit de mettre le logo du parti devant son nom sur le bulletin de vote ? Ces questions ont poussé l'Isie à opérer une fuite en avant... La Haica avait imposé la participation de tout le monde à la campagne référendaire y compris les opposants et les boycotteurs... On avait menacé de ne pas adopter la décision commune... Une partie de l'Isie voulait seulement autoriser les inscrits à la campagne référendaire. Le passage en force a eu lieu afin d'éviter les questions gênantes de la Haica », a-t-il dit. Hichem Snoussi a considéré que l'Isie a débattu et pris des décisions à propos de sujets qu'elle ne maîtrisait pas. Il a considéré que cette approche pouvait remettre en considération la question de l'intégrité des élections. M. Snoussi est revenu sur la question de la nomination d'un PDG à la tête de la télévision nationale conformément à la loi. Il a expliqué que ce sujet avait fait l'objet d'une rencontre entre le président de la Haica, Nouri Lajmi et la cheffe du gouvernement, Najla Bouden. Cette dernière lui avait assuré qu'une liste de noms proposés à la tête de cet établissement sera envoyée dans quelques heures, mais que ceci n'avait pas eu lieu. Il a assuré que la Haica s'opposera à toute atteinte aux standards et critères concrétisant et garantissant la démocratie et la liberté d'expression.