Le président du parti Afek Tounes, Fadhel Abdelkefi a affirmé que ses avocats n'avaient pas connaissance de l'existence d'une enquête ou d'une interdiction judiciaire de voyager visant sa personne. Il a précisé qu'un haut cadre sécuritaire de l'aéroport de Tunis-Carthage lui avait affirmé qu'il faisait l'objet d'une procédure S8 et non S17. M. Abdelkefi portera plainte auprès du Tribunal administratif et adressera un courrier officiel au ministère de l'Intérieur. Reprenant les paroles de l'une des chansons de Cheikh Imam, il a déclaré : « Interdit de voyager ! Interdit de parler ! Interdit de s'énerver ! A chaque nouveau jour de ton règne, s'ajoute une interdiction ! ». Invité le 17 novembre 2022 à l'émission "Midi Show" animée par Elyes Gharbi et diffusée sur les ondes de la radio Mosaïque Fm, Fadhel Abdelkefi a précisé qu'il y a eu une interdiction de voyage dans le cadre d'une enquête judiciaire, mais sans l'auditionner ou en l'existence d'un procès devant le tribunal de première instance de Tunis. Le président de Afek Tounes a évoqué les affirmations de Riadh Jrad durant l'émission "Rendez-vous 9" diffusée sur Attessia TV au sujet de l'existence de cette interdiction de voyage. Il a critiqué l'accès fourni à un chroniqueur à des données d'une telle sensibilité et ne le concernant pas. Il a considéré que l'interdiction de voyage était une décision politique. « Cette interdiction en l'absence de la personne concernée ne se passe qu'en Tunisie... Je suis un opposant politique. Néanmoins, je suis pacifiste et démocrate. Je n'ai jamais appelé à la violence ou au chaos... Je veux changer la Tunisie et je pense que la situation peut s'améliorer. Au lieu de se focaliser sur la situation à Sfax et à Zarzis ou celle des finances publiques, on cherche à m'empêcher de voyager ! Avant le Sommet de la Francophonie ! Peut-être qu'on voulait que j'y sois présent même si je n'y ai pas été invité ! Ni par les organisateurs ! Ni par la justice ! », a-t-il ajouté. Fadhel Abdelkefi a considéré que l'interdiction de voyage le visant était une décision arbitraire et infondée. Il a estimé qu'il s'agissait d'une mesure visant à l'intimider et à le harceler. Le président de Afek Tounes a précisé qu'il ne reculera devant rien et qu'il ne comptait pas renoncer à son engagement politique. Il a critiqué l'attitude du ministère de la Justice et son mutisme. M. Abdelkefi a expliqué que l'opposition tunisienne ne se soumettra pas au pouvoir en place. Il a affirmé n'être prêt à applaudir Kaïs Saïed qu'en cas de concrétisation du projet de l'hôpital de Kairouan. Fadhel Abdelkefi a démenti les déclarations du porte-parole du ministère de l'Intérieur. Il a insisté sur l'absence d'une procédure judiciaire le visant. Il a, aussi, considéré qu'il était en liberté conditionnelle. M. Abdelkefi a précisé qu'il avait quitté le territoire tunisien du 4 au 9 novembre et que cette interdiction de voyage a eu lieu par la suite. Il s'est interrogé sur la raison ayant poussé Riadh Jrad à détenir ce genre d'information : s'agit-il d'une infiltration des institutions de l'Etat ou d'un travail de journalisme d'investigation ? Il a estimé qu'il devait être au courant des informations le concernant personnellement avant toute autre personne. Concernant la situation économique du pays, Fadhel Abdelkefi a considéré qu'il n'y avait pas de vision ou de stratégie gouvernementale pouvant faire l'objet de débat. Les seules informations disponibles étaient celles disponibles sur le site web du Fonds monétaire international (FMI). Il a, également, pointé du doigt l'absence de coordination et de cohérence des discours. Il a indiqué que le président se disait contre la privatisation des entreprises publiques. Or, le FMI évoque la chose dans son communiqué du 15 octobre 2022. « Nous attendons la réunion du conseil d'administration du FMI de décembre afin d'avoir le feu vert à un accord de 1,9 milliard de dollars... On aurait pu collecter 2,4 milliards de dollars en une seule année en vendant le phosphate à 300 dollars la tonne... Les réformes sont possibles par un simple trait de stylo... Si j'étais au pouvoir, je me serais rendu à Zarzis ! Je me serais rendu à Sfax... On doit présenter nos condoléances aux familles. La personne à la tête du pays doit le faire et affronter la réalité au lieu d'organiser un sommet à 30 kilomètres de Zarzis ! », s'est-il exclamé. Fadhel Abdelkefi a considéré que le pouvoir en place était dans l'incapacité de gouverner le pays. Il a évoqué l'attitude du pouvoir exécutif au sujet de la situation écologique et sanitaire à Sfax comme exemple de la défaillance de l'Etat. Il a affirmé que le gouvernement actuel n'était pas apte à réformer. Il a appelé à la tenue d'élections présidentielles anticipées. Il a affirmé que la gouvernance par les bases et les entreprises communautaires n'étaient pas une solution. Ce genre de modèle a conduit à la faillite du Venezuela.