Le membre du bureau politique du Parti Destourien Libre (PDL), Karim Krifa a assuré que l'admission de la présidente du parti Abir Moussi dans une clinique privée de la capitale ne résultait pas de sa grève de la faim. La détérioration de son état de santé résulte, selon lui, de plusieurs agressions et actes de violence commis par les agents de police. « Le sit-in et la grève de la faim devant le ministère de l'Intérieur dérangent le pouvoir en place... Il y avait, ce jour-là, une visite d'un responsable de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique en Tunisie... Il fallait la dégager coûte que coûte », a-t-il ajouté. Invité le 26 octobre 2022 à l'émission "La Matinale" animé par Myriam Belkadhi et diffusée sur les ondes de la radio Shems Fm, Karim Krifa a révélé que les cafés et commerces se trouvant à proximité avait reçu l'ordre d'interdire l'accès à Abir Moussi aux toilettes. Elle a dû ne pas boire d'eau. Il a, aussi, expliqué que les agents de police avaient été rapidement déployés lorsque la présidente du PDL s'était rendue aux toilettes. « Des barrières ont été mises en place. Ces affaires ont été balancées... Wajdi Boudhina a été victime de bousculades... On exploite des femmes agents de police sous la tutelle d'hommes policiers afin d'agresser une politicienne ayant entamé une grève de la faim », a-t-il ajouté. Karim Krifa a assuré que des émissions télé et radio ont été mobilisées pour rabaisser le PDL et sa présidente. Il a assuré que des poursuites judiciaires seront engagées contre ces derniers. Il a démenti la participation de candidats du PDL aux législatives du 17 décembre 2022. Il a rappelé que le PDL prendra des sanctions disciplinaires contre tout adhérent participant à ces élections par la présentation de sa candidature ou encore par l'octroi de son parrainage. Il a critiqué l'attitude du mouvement Echaâb et a rappelé que ce parti avait intégré une coalition gouvernementale formée par Ennahdha. Il a, également, évoqué l'absence des députés du mouvement Echaâb lors des séances de retrait de confiance du président de l'Assemblée des représentants du peuple et du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi. Evoquant l'accord avec le Fonds monétaire international (FMI), Karim Krifa a mis l'accent sur l'absence de transparence à ce sujet. Il a rappelé que le sit-in et la grève de la faim entamés par Abir Moussi portaient sur la loi de Finances complémentaire de l'année 2022, le budget de l'année 2023 et le document de l'accord de plus de 80 pages. Il s'est interrogé sur les raisons poussant le gouvernement à dissimuler l'accord et le budget de l'année 2023 au peuple et leur présentation au FMI. Il a assuré que Kaïs Saïed n'avait aucune idée du contenu de cet accord et qu'il ne disposait pas des informations lui permettant de comprendre l'ampleur de la crise économique. Interrogé sur le nombre de manifestants, le leader du parti a esquivé la question et abordé un autre sujet. Le membre du bureau politique du PDL a assuré que le ministre de l'Intérieur, Taoufik Charfeddine, avait déployé un dispositif sécuritaire renforcé à l'occasion de la marche organisée par son parti à la date du 15 octobre 2022. Il a, également, évoqué une interdiction aux militants du PDL de rejoindre la manifestation. Il a affirmé que le ministère de l'Intérieur a facilité les choses pour la manifestation du Front de salut national organisée à l'avenue Habib Bourguiba à la même date. Il a estimé que la crainte d'une mobilisation massive avait poussé Charfeddine à adopter une politique de "deux poids, deux mesures". Karim Krifa a indiqué que le PDL poursuivra le pouvoir en place, notamment Taoufik Charfeddine, pour agression, entrave à la liberté de circuler, diffusion de fausses informations et procuration d'un avantage injustifié. Il a, également, affirmé que les propriétaires de bus ont été intimidés par les forces de police. Il a assuré que le chef du commissariat de Khezama du gouvernorat de Sousse avait assuré à un propriétaire de bus de la même région qu'il y aurait des attaques contre les véhicules. Il a révélé que le district de police de Sousse avait bloqué les bus jusqu'à l'obtention d'une autorisation de la part du ministre de l'Intérieur. Le membre du bureau politique du PDL a affirmé que le ministre de l'Intérieur avait mis en place un dispositif rendant l'accès à la marche de manifestation quasi-impossible. Il a assuré que plusieurs femmes ont été agressées durant cette manifestation. Une plainte contre le président de la République, Kaïs Saïed, le ministre de l'Intérieur, Taoufik Charfeddine et le directeur du district de police de Tunis. Une autre plainte sera déposée contre le président du tribunal administratif. Ce dernier refuse de trancher dans les recours de sursis à l'exécution déposés par le PDL. Un des recours a été déposé durant le mois de mai et n'a toujours pas été traité. Or, la loi indique que le tribunal doit trancher dans les recours de sursis à l'exécution dans un délai ne dépassant pas un mois. M. Krifa a indiqué que d'autres recours servant les intérêts du pouvoir en place avaient été traités rapidement. « Le président illégitime n'a même pas été capable de prêter serment conformément à une constitution qu'il avait lui-même promulguée... Il y a eu un prolongement des délais du dépôt des candidatures... Nous vivons une véritable farce... Nous sommes contre Kaïs Saïed et les islamistes... Nous sommes contre l'islam politique... La colonne vertébrale du Front de salut national est le mouvement Ennahdha... Ils sont à l'origine de la destruction de l'Etat... Il ne fait qu'achever ce qu'ils avaient initié », a-t-il déclaré. Karim Krifa a déploré l'absence de réaction de la part des associations et des organisations face au décret électoral promulgué par Kaïs Saïed. Il a cité l'exemple de l'Observatoire Chahed pour le contrôle des élections. Il a assuré que cette association était contrôlée par Oulaa Ben Nejma, épouse de Fadhel Saihi. Ce dernier était le conseiller du ministre de la Justice, Noureddine Bhiri. Il a conclu que ces individus étaient des vendus.