Le dirigeant du Front de salut national, Jaouhar Ben M'Barek, est revenu, lundi 17 octobre 2022, sur plusieurs sujets dont l'évolution de la situation politique dans le pays et l'accord préliminaire avec le Fonds monétaire international.
Commentant l'annonce sur l'accord obtenu avec le FMI lors d'une intervention sur Express FM, il a qualifié l'arrangement conclu de « double échec » et a noté que le gouvernement n'avait eu que la moitié du montant qu'il avait demandé. La Tunisie devrait encaisser 1,9 milliard de dollars sur quatre ans une fois l'accord avec les services du FMI approuvé par le Conseil d'administration du bailleur de fonds.
Selon M. Ben M'Barek, cet accord pourrait ouvrir la porte pour d'autres financements mais ne ferait qu'endetter davantage les générations futures soulignant que les engagements présentés au bailleur de fonds par le gouvernement Bouden sont toujours méconnus et ont été élaborés sans le consentement du peuple tunisien.
Il a, dans ce sens, pointé du doigt le risque que le gouvernement ne puisse pas honorer ses engagements face à un refus du peuple et, de ce fait, les répercussions d'une suspension de l'accord. La situation financière du pays serait, dans ce cas, pire que jamais, selon ses dires. Il a signalé, ainsi, que l'exécution des réformes nécessiterait une forte répression d'un régime dictatorial confortablement installé ou le consentement du peuple dans une démocratie bien établie.
Revenant sur la mobilisation des opposants du président de la République, il a indiqué que l'opposition n'avait aucune feuille de route alors que le « coup d'Etat » dispose d'un plan d'action bien précis. Il a évoqué, dans ce même contexte, les appels à la destitution de Kaïs Saïed expliquant que cela signifie simplement l'organisation d'une élection présidentielle anticipée.
A son sens, pour sortir du tunnel sombre dans lequel le président de la République a plongé le pays, il n'y a d'autres alternatives que de se mettre autour d'une même table et s'accorder sur un gouvernement de salut. « Il faut que le train soit remis sur les rails de la transition avec un gouvernement aux missions prédéfinies : assurer l'équilibre financier et économique du pays pour lui éviter la faillite, garantir le climat propice pour réformer le système politique en retournant notamment à la constitution de 2014 », a-t-il avancé avant d'ajouter : « La majorité des composantes de la scène politique considère Kaïs Saïed comme une partie du problème et non de la solution ».
Il a affirmé, par ailleurs, que le dernier recours de l'opposition serait de convaincre le peuple tunisien d'abandonner Kaïs Saïed notant que celui-ci n'a pas de place dans la solution à la crise.