Le responsable du bureau de la communication au ministère de l'Intérieur, Faker Bouzghaya, a indiqué, dans la soirée du samedi 15 octobre 2022, dans une déclaration à l'agence Tap que la décision d'interdire les manifestants du PDL d'avancer vers l'avenue Habib Bourguiba a été prise après consultation du ministère public. Faker Bouzghaya a précisé que le ministère public avait donné ses consignes pour que les manifestants du PDL se limitent au parcours qui leur a été autorisé au départ. « Après consultation du ministère public en lui indiquant que les manifestants présents à la rue du Ghana voulaient avancer à l'avenue Habib Bourguiba, le parquet a donné ses consignes pour ne pas les laisser passer et de les limiter au circuit qui leur a été autorisé, à savoir l'avenue reliant le Passage et la rue du Ghana », a-t-il expliqué.
Le responsable au ministère de l'Intérieur a assuré que la sécurisation des manifestants s'était déroulée dans des conditions très ordinaires.
Rappelons que le Parti destourien libre, a organisé, ce samedi 15 octobre 2022, une marche populaire qui avait pour point de départ Le Passage et qui devait se diriger vers le ministère du Commerce. La marche a pour objectif annoncé de dénoncer la politique du pouvoir en place « qui vise à affamer et appauvrir le peuple et les atteintes à ses droits économiques et sociaux ».
Les manifestants ont voulu se rendre au ministère de l'Intérieur à l'avenue Habib Bourguiba, pour protester contre les avantages accordés à la manifestation du Front de Salut et les entraves posées face la manifestation du PDL. Les forces de l'ordre ont empêché Abir Moussi et les membres de son parti d'avancer.
Dans la soirée, la présidente du parti, Abir Moussi décidé d'observer une grève de la faim devant le ministère de l'Intérieur.
Abir Moussi a indiqué que cette décision a été prise pour protester contre la violence dont elle a été victime pendant la manifestation de son parti devant le ministère du Commerce, mais aussi contre les imprécisions du ministère de l'Intérieur. « Le communiqué du ministère de l'Intérieur est une honte. Non seulement, ils ont montré les photos minables prises par les fameux drones, mais le ministère veut faire croire qu'il y a des personnes qui ont distribué de l'argent aux citoyens pour qu'ils participent aux manifestations. Ils veulent nous mettre dans le même sac que les frères musulmans », lance-t-elle.