Le diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Ounaies, a commenté, vendredi 2 septembre 2022, la crise diplomatique qui a éclaté entre la Tunisie et le Maroc sur fond de l'accueil réservé au leader du Front Polisario Brahim Ghali lors de sa participation à la Ticad 8 qui s'est déroulée à Tunis fin août. Laissant entendre que le président de la République Kaïs Saïed n'a fait que remuer le couteau dans la plaie qu'est le litige entre le Maroc et le Front Polisario, le diplomate a avancé que la Tunisie devrait reconnaître son erreur. Dans la nuit de vendredi à samedi 27 août 2022, un vif échange par communiqués a eu lieu entre les Affaires étrangères marocaines et tunisiennes après la publication de photos illustrant l'accueil, par le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, de Brahim Ghali, chef du mouvement indépendantiste sahraoui. Voyant de mauvais œil la participation de M. Ghali à la Ticad 8, le Maroc n'a pas hésité à manifester son mécontentement. En plus de la publication d'un communiqué incendiaire, le Royaume a rappelé son ambassadeur à Tunis. La diplomatie tunisienne a, elle, réagi, de même. Qualifiant la situation d' « incident », Ahmed Ounaies a ajouté que la Tunisie devrait prendre l'initiative et missionner un messager pour démêler l'affaire – qui ne peut être résolue à coup de communiqués – et ainsi éviter que la situation ne s'envenime davantage et devienne une crise. « Il est clair que l'invitation adressée au Sahara occidental émanait de l'Union africaine. Le gouvernement japonais s'est opposé à sa participation (…) et a expliqué que cette entité n'était pas sur la liste des invités et n'était pas attendue en Tunisie », a-t-il déclaré au micro d'Elyes Gharbi dans l'émission Midi Show sur Mosaïque FM ajoutant que la Tunisie n'aurait pas dû imposer la délégation du Polisario au gouvernement japonais en dépit de l'insistance de l'Union africaine sur sa participation. Le diplomate a signalé que la position actuelle de la Tunisie ne signifiait point une reconnaissance du Sahara occidental assurant que la « neutralité » de la Tunisie est l'expression du rôle que le pays veut préserver celui d'intermédiaire entre les parties au conflit.