Ulysse School Menzah 7 a fermé ses portes à quelques semaines de la rentrée scolaire, sans préavis. Des centaines de parents outrés et choqués sont aujourd'hui sans réponse officielle. Les dossiers scolaires et médicaux étant restés dans les tiroirs de l'école aux portes scellées, aucun ne peut inscrire son enfant dans un autre établissement. « Je commence à désespérer sérieusement de ce pays. Une école primaire qui ferme à 3 semaines de la rentrée sans informer officiellement les parents. Des écoles qui m'appellent pour inscrire mes enfants comme quoi des parents ont donné mon numéro. C'est du grand n'importe quoi. Aucune confiance en ce système… » indique une des parents victime de cette situation incompréhensible. « On est dans la galère la plus absolue. Ni dossier médical, ni dossier scolaire. Personne ne peut accéder à l'école. L'un des fondateurs aurait empoché l'argent et quitté le pays. Le commissariat de l'Education est au courant mais assure ne rien avoir d'officiel ».
Au 15 juin 2022, l'école comptait recruter de nouveaux enseignants pour rester fidèle à sa réputation – aujourd'hui souillée. Depuis, aucune publication, ni avis n'a été diffusé sur la page Facebook de l'école. Une autre maman confrontée à la même affaire ajoute : « Nous avons eu la mauvaise nouvelle de la fermeture d'Ulysse School. Ceci est très dommage mais ce qui est incompréhensible c'est que le personnel d'Ulysse qui ne nous met pas au courant par les 'voies' officielles normales et à temps. Prière de mettre vos connaissances au courant ». Certains parents ont déjà payé les frais de scolarité de leurs enfants pour l'année 2022-2023. L'école perçoit 900 dinars par trimestre en frais de scolarité uniquement. Pour les élèves qui disposent de paniers, les parents se doivent de débourser 210 dinars de plus par trimestre. Et pour ceux qui souhaitent avoir accès à la cantine, l'école exige 360 dinars de plus par trimestre. Les frais de scolarité n'incluent ni l'inscription à chaque rentrée ni les frais d'accès aux clubs ou les fournitures.
Compte tenu de l'urgence et de la sensibilité de l'affaire, nous avons essayé de contacter l'un des fondateurs ainsi que le commissariat régional de l'Education à l'Ariana, en vain. Aucun n'a répondu à nos sollicitations. Nous avons, également, tenté les numéros de téléphone fixe et mobile de l'école, personne au bout du fil. Ulysse Menzah 7 était, notons-le, connue pour son sérieux et la qualité de l'apprentissage dispensé aux enfants en primaire. L'établissement représentait, en effet, une bonne alternative – quoique coûteuse – pour des parents souhaitant assurer à leurs enfants une meilleure éducation par une époque où l'école publique a failli à sa mission. Cet acquis bourguibien a perdu son rôle d'ascenseur social. Avec des infrastructures délabrées et un système éducatif archaïque, l'école publique ne répond plus – depuis des années – aux aspirations des parents, dont certains sont obligés de s'endetter dans l'espoir d'assurer à leur progéniture un meilleur avenir. Certaines écoles privées profitent de cette situation et les fermetures sans préavis ne sont pas un cas isolé.