Le président du SNJT (Syndicat national des journalistes tunisiens), Mehdi Jlassi, a réagi ce vendredi 8 juillet 2022, au communiqué publié hier par la Haica (Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle) et dans lequel les journalistes et médias tunisiens ont été sommés de respecter le principe d'équidistance entre tous les points de vue par rapport au référendum qui doit avoir lieu le 25 juillet prochain. Lors de l'interview dans l'émission l'Express, sur Express Fm, Mehdi Jlassi a déclaré : « Le rôle des médias est explicatif et il est effectué par les journalistes et présentateurs. Nous ne sommes pas des rédacteurs ! Le rôle des médias est de transmettre de l'information, de la culture et du divertissement ». Et d'ajouter : « Nous nous devons de donner des analyses où on explique l'impact de telle ou telle décision car il s'agit là d'une question de la plus haute importance. Il est normal qu'on élabore une constitution pour la soumettre au référendum sans qu'on en discute ? En Tunisie tout est tordu… ». Pour Mehdi Jlassi, une constitution concerne des générations. « Il faut qu'on explique aux gens de quoi il s'agit. On n'est pas dans un Fastfood ! Les constitutions se font lors de débats entre les différentes composantes d'une société. Nous avons fait le contraire et aujourd'hui on veut même nous imposer de ne pas en discuter. Ceci est une restriction de liberté manifeste ! Une pression sur les médias et journalistes ! », a-t-il également déclaré, avant de souligner qu'en tant que président de la SNJT, il est en contact avec la Haica mais qu'en ce qui concerne le communiqué d'hier, « il aurait mieux valu en discuter avant ». Lors de son interview, Mehdi Jlassi est revenu à la charge en révélant qu'il y a aujourd'hui en Tunisie une volonté manifeste d'empêcher les gens d'exprimer leurs points de vue. « Mais nous nous exprimerons quand même et personne ne nous empêchera. Nous sommes contre ce projet de constitution que nous trouvons dangereux. Je suis contre ce projet ! », a lâché le président du syndicat des journalistes, avant de dénoncer l'utilisation des moyens de l'Etat afin de faire passer le projet.