Le ministère public a décidé, mercredi 6 juillet 2022, de faire appel de la décision du juge d'instruction ayant laissé les accusés dans l'affaire Namaa Tounes, dont l'ancien chef du gouvernement Hamadi Jebali, en liberté. L'avocat Samir Ben Amor indique que « le dossier a été adressé à la Cour d'Appel le mercredi 6 juillet 2022 vers 9h du matin. Au bout de deux heures, le parquet effectue ses demandes. Une audience est fixée ce jeudi 7 juillet 2022 devant la chambre de mises en accusation qui reçoit le dossier vers 11h30, et ce, en l'absence de la défense. Ils planifiaient d'émettre des mandats de dépôt en l'absence de la défense comme ce fût le cas dans l'affaire Instalingo à Sousse. Toutefois, le comité de défense a déjoué leurs plans en déposant des mandats de représentation et un report de l'affaire ». Rappelons que l'ancien dirigeant islamiste a été interpellé au niveau de la délégation de Khezama-Est au rond-point Bora Bora à Sousse par une brigade sécuritaire. Son téléphone et celui de son épouse ont été saisis. Il est soupçonné de blanchiment d'argent lié à l'association caritative Namaa Tounes, d'après les précisions du ministère de l'Intérieur.
Auditionné par le juge d'instruction 23 au pôle judiciaire, il a décidé de le libérer. Selon Samir Dilou, Hamadi Jebali n'avait aucun lien avec l'Association Namaa, précisant qu'il avait été placé en détention dans le cadre de cette affaire puis libéré rien que parce que son gendre y avait été impliqué. Samir Dilou affirme que l'interpellation de Hamadi Jebali est illégale. « Hamadi Jebali a comparu devant le juge d'instruction dans un état très critique. Le juge lui a demandé s'il pouvait parler, il a répondu que non. Consultant son dossier médical et le dossier de l'affaire, le juge d'instruction a ordonné sa libération immédiate », indique-t-il, avant d'ajouter que son client sera auditionné le 20 juillet 2022.