Au vu les abus sécuritaires et judiciaires récurrents contre les manifestants et les opposants, outre la répétition des propos encourageant la division et accusant de traitrise dans le discours de Kaïs Saïed ainsi que le fait que le pouvoir établi continue à ignorer la grave crise sociale et économique, la coordination des partis démocrates (Attayar, Ettakatol et Al Joumhouri) vient de réagir dans un communiqué daté de mercredi 20 avril 2022. La coordination a ainsi condamné les abus sécuritaires et le harcèlement judiciaire des supporters de football, des militants de la campagne "Apprends à nager" qui réclament justice dans l'affaire de Omar Laabidi. Elle a aussi condamné l'emploi des corps sécuritaire et judicaire pour le harcèlement des opposants, en faisant porter la responsabilité au chef de l'Etat, au ministre de l'Intérieur et à la ministre de la Justice.
La coordination des partis démocrates a également condamné le mélange dangereux entre le religieux et le politique perpétré par le chef de l'Etat lors de la cérémonie honorant ceux qui mémorisent le Coran ainsi que l'emploi d'un discours religieux dans des querelles politiques et pour porter atteinte à l'état civil. Les partis signataires estiment que Kaïs Saïed et ses acolytes ont marginalisé les priorités économiques et sociales, en se référant au projet présenté au Fonds monétaire international voulant instaurer une politique d'austérité grossière et inapplicable en l'absence de toute ambition de relance économique, en se contentant de faibles taux de croissance incapables de créer de la richesse ou d'absorber le chômage. La coordination a ainsi réitéré son engagement à faire face à cette dictature rampante et a alerté les Tunisiens sur les intentions du pouvoir établi d'ignorer les revendications économiques et sociales en orientant l'appareil répressif de l'Etat vers les protestataires et en faisant une confusion délibérée entre religion et politique.