Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Kamel Deguiche a affirmé que chaque citoyen avait le droit de suivre le championnat national de football. « Ceci fait partie de ses droits, ainsi que de ses habitudes… Il en a été privé », a-t-il déclaré. Invité le 15 février 2022 par Hatem Ben Amara sur les ondes de la radio nationale, Kamel Deguiche a expliqué que la question des droits de diffusions soulevée par la FIFA, n'interdisait pas la conclusion d'un accord avec la Télévision nationale dans la limite des capacités financières de celle-ci. « On intervient, par courrier officiel, auprès de la CNSS… On appelle à un soutien financier des clubs sportifs, à plus de flexibilité concernant les échéances et à être sensible à leur situation. Pourquoi ne pas agir de la même sorte avec la Télévision nationale ? Comment expliquer ce changement de comportement ? Il s'agit d'une question d'ordre interne. Ceci n'a rien à voir avec la FIFA… Nous devons prioriser l'intérêt général », a-t-il déclaré en faisant allusion à l'attitude du président de la Fédération tunisienne de football, Wadii Jari. Le ministre a appelé à prendre en considération la situation économique de l'Etat et de ses établissements. Il a expliqué qu'il mettra tout en œuvre pour permettre aux citoyens tunisiens de suivre le championnat de football. Il a, également, affirmé que le public sera autorisé à assister aux événements sportifs. « Le ministère est prêt à négocier, mais il ne reçoit pas d'instructions… C'est pour cela que nous n'avions pas réagi à la lettre de la Fédération nationale de football… Nous sommes ouverts aux propositions… Nous traversons une crise économique et les ressources financières du ministère sont limitées. D'un autre côté, la fédération amasse des gains, mais sans les partager… L'Etat peut fournir une aide au club sportif et non-pas les financer », a-t-il dit. Par la suite, Kamel Deguiche a souligné l'importance des 400 maisons de jeunes déployées sur le territoire tunisien. « L'amélioration de la situation des jeunes dépend de l'amélioration de la situation de ces structures », a-t-il ajouté. Le ministre a considéré que le dysfonctionnement des maisons de jeunes ne résultait pas d'un manque de ressources et de moyens, mais de bonne gestion de celles-ci. « Nous avons décidé de mettre en place des maisons de jeunes de la deuxième génération, c'est-à-dire, la formation du personnel et l'attractivité de l'établissement… Nous avons réalisé une étude montrant que la rupture avec les jeunes résultait du type des activités proposées », a-t-il poursuivi. Le ministre a expliqué que son département œuvrait pour la mise en place d'un nouveau système plaçant les jeunes au centre et renforçant le lien d'appartenance. D'après la même déclaration, la maison de jeunes doit jouer le rôle d'incubateur et encourager l'innovation. Kamel Deguiche a souligné les disparités entre les régions en matière d'accès aux maisons de jeunes. « Nous devons garantir un seuil minimal en matière de transport et qualité de vie », a-t-il déclaré. Le ministre a, aussi, souligné l'importance des activités sportives scolaires. Il a expliqué que les terrains de sport dans les écoles représentaient 52% des installations sportives en Tunisie. « Près de 80% des installations des établissements scolaires sont impraticables. Le ministère de l'Education a des priorités axées principalement sur l'enseignement et la construction des écoles… Nous voulons ouvrir l'accès aux installations sportives dans les écoles au public. Toute personne voulant pratiquer du sport peut se rendre aux terrains situés dans les écoles… Il y a des volontaires prêts à aider et à améliorer la situation de ces installations », a-t-il déclaré. Concernant les chômeurs diplômés des établissements affiliés au ministère de la jeunesse et des Sports, Kamel Deguiche a rappelé l'impossibilité d'appliquer la loi n°38. Il a évoqué la possibilité d'employer les diplômés chômeurs au sein des municipalités. « Le deuxième sport le plus répandu en Tunisie est celui des randonnées. Nous avons besoin de déployer des accompagnateurs sur les 350 municipalités… Nous avons, aussi, pris en considération l'employabilité dans le secteur privé », a-t-il ajouté.