Le président de la République, Kaïs Saïed, a assuré qu'il veillera à ce que tous les grands dossiers, des assassinats politiques notamment, soient tranchés après avoir trainé aux mains de la justice pendant près d'une décennie. Lors d'un entretien qu'il a eu aujourd'hui, lundi 7 février 2022, à son invitation, avec le frère et le père du martyr Chokri Belaïed, au lendemain de la commémoration de son assassinat, le chef de l'Etat a affirmé qu'il œuvrera à lever la vérité sur ces affaires qui ont été sciemment étouffées et entravées. « J'ai décelé dans les paroles du président de la République une sincérité que je n'ai pas ressentie avec les autres chefs de l'Etat que j'ai rencontré. On voyait toujours que ces dossiers étaient aussi politiques mais aujourd'hui nous sommes convaincus qu'il s'agit seulement de la justice, une justice que le président veut indépendante et juste » a déclaré Abdelmajid Belaïd, le frère du leader de gauche assassiné le 6 février 2013, Chokri Belaïd.
M. Belaïd a ajouté que le président Kaïs Saïed estime que la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) était nécessaire et constitue un premier pas pour que ces grandes affaires soient sérieusement traitées et qu'il n'a aucune intention de s'ingérer dans le travail de la justice. « Le président ne compte pas s'ingérer dans le travail de la justice, il veut au contraire veiller à son indépendance et tout ce qu'on a tenté d'étouffer, quand Noureddine Bhiri étaient ministre de la Justice notamment, tout va être révélé au grand jour » a-t-il souligné.
Kaïs Saïed, tard dans la nuit du samedi 5 février, a annoncé la dissolution du CSM et rappelé que la magistrature, bien qu'indépendante, n'est qu'une fonction et ne peut être un pouvoir à part entière. Il a également, énuméré les dépassements commis par le CSM, notamment, le laxisme dans le traitement de certains dossiers, et le mouvement annuel dans le corps des magistrats qui s'opère, non pas selon des normes, mais selon le copinage et les allégeances.
Le comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi n'ont eu de cesse de pointer les défaillances au niveau du traitement de ces deux dossiers et de dénoncer des dissimulations qui ont entravé tout avancement dans les affaires des assassinats et dans celle qui concerne « l'appareil secret d'Ennahdha »…