Non, l'UGTE n'a pas soutenu l'un des candidats à la présidentielle    INS - L'inflation se stabilise à 6,7% en septembre 2024    Présidentielle 2024 : Bouasker dément les rumeurs sur une faible participation à l'étranger    SNTRI : port du brassard rouge et menace de grève    Kasserine : Le champion de la tomate aura une excellente récolte en 2024    Bouasker : le taux de participation à l'étranger ne sera connu qu'après la fermeture des bureaux de vote    Israël prépare une attaque majeure contre l'Iran, selon l'armée israélienne    Voici la liste des joueurs convoqués pour affronter les Comores    Emirates interdit les bipeurs et talkies-walkies à bord de ses avions    Juillet 2024, 3ème mois le plus chaud en Tunisie depuis 1950    Allocution du Chef du gouvernement prononcée au nom du président de la République, Kaïs Saïed, à l'ouverture du XIXe Sommet de la Francophonie à Paris : La Tunisie appelle à un cessez-le-feu immédiat au Moyen-Orient    Transport : Le rapport final du financement du RFR à l'examen    Justice : Mandats d'amener internationaux contre Mondher Zenaïdi, Rafik Bouchlaka, Anis Ben Dhaou et Thameur Bedida    Météo Tunisie - Temps nuageux et pluies éparses    Louages, petits taxis et taxis collectifs : Ces chauffards qui font la loi !    La route Romaine entre Djerba et Zarzis sera opérationnelle à cette date    Tataouine : Des interventions d'urgence face aux dégâts des pluies intenses    Kairouan : 40 millions pour restaurer les bassins des Aghlabides et la mosquée Okba-Ibn Nafaa    Le CSS l'emporte devant EGSG : Pas de quoi être content !    Manouba : ils voulaient écouler presque 7 tonnes d'olives et de dattes avariées    Hausse de 9,2% du trafic aérien dans les aéroports tunisiens    Début du silence électoral    Naufrage à Djerba | Les recherches des disparus se poursuivent    Développement de l'Intelligence Artificielle en Tunisie : Partenariats public-privé et coopération internationale    Au fait du jour | Il faut la changer...    Pourquoi | L'art de compliquer les choses…    Le CAB s'incline devant le ST : Du pareil au même !    A propos du volet «Expositions» de la 7e édition de la Biennale d'art contemporain Jaou Tunis (9 oct. – 9 nov. 2024) : «Les voi(x)es de la résistance», des filaments d'espoir tissés par les arts    «Tlèbys» de Souheil Nachi à la Galerie Archivart du 12 octobre au 12 novembre 2024 : Réminiscences    Ali Baklouti: Parcours d'un mathématicien et d'un académicien de talent    Royaume-Uni : Les incidents de haine contre les musulmans atteignent des niveaux record    France – Nouvelle circulaire: Mélenchon appelle à « mettre des drapeaux palestiniens et libanais partout » dans les universités    Drame de Djerba : les cadavres de treize naufragés remis à leurs familles    Tunisie – Kairouan : 40 millions de DT pour la réhabilitation des bassins aghlabides et la mosquée Okba    Tunisie: Ce dimanche, accès gratuit aux musées    Enactus Tunisia, Champion du Monde 2024 : La Jeunesse Tunisienne à l'Honneur !    Elections présidentielles à l'étranger : Une forte mobilisation des Tunisiens dès les premières heures de vote    Les Voi(x)es de la Résistance : Jaou Tunis, l'art comme rempart contre l'effacement    Hommage à Ouanès Khligène 'l'Ami du bonheur' à la cité de la culture de Tunis    Humanitaire : Des ONG appellent à accroître l'aide internationale    Michael Schumacher fait une apparition émouvante pour le mariage de sa fille    Un drame a secoué la communauté tunisienne en Allemagne et sur l'île de Djerba    Michel Blanc, une icône du cinéma français, s'en va à 72 ans    Liban : rapatriement de 102 ressortissants tunisiens    Météo : Des pluies attendues, vendredi, dans plusieurs régions du pays    Wafa Masghouni remporte la médaille d'or aux Mondiaux de taekwondo 2024    Présidentielle : Toutes les manifestations sportives prévues du 4 au 7 octobre reportées    Sfax : la Cité sportive renvoyée "sine die" faute de financements, point mort depuis 2021    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quand le peuple parle, les juges doivent se taire
Publié dans Business News le 21 - 01 - 2022

Dans sa croisade contre le Conseil de la magistrature, Kaïs Saïed n'hésite pas à piétiner la constitution, mais on n'en est pas à un ou deux articles près de piétinés. C'est devenu la norme après le 25-Juillet. Pourquoi donc s'en étonner outre mesure. Tant qu'il nous est encore possible de s'exprimer sans entraves, il est nécessaire de mettre à nu les dérives, toutes et pas seulement présidentielles.

A-t-il tort de s'attaquer aux magistrats ? Soyons lucides et disons-le franchement, qu'il fallait tôt ou tard donner un coup de pied dans la fourmilière, cela urgeait vraiment. Cependant, le problème ici c'est la manière de faire, ce sont les intentions derrière. Est-ce vraiment comme le clament les aficionados du Président, une guerre pour réformer la justice pour l'assainir, pour qu'elle fonctionne comme dans tout pays démocratique en dehors des considérations politiques, une justice impartiale et efficace ? Ou est-ce une démarche hégémonique à seule finalité de la mettre au pas, d'expurger ce corps des éléments acquis au pouvoir islamiste durant les dix dernières années et de dompter la justice à son bénéfice ? La situation politique en Tunisie est telle que toutes les notions, tous les intervenants s'entrechoquent dans un tourbillon qui donne finalement, aux observateurs les plus aguerris, de prodigieuses céphalées.

Parmi les leitmotivs de Kaïs Saïed, on retrouve la question de l'assainissement de la justice en haut du peloton. Il n'a eu de cesse de ressasser la question, de lancer des phrases assassines et des regards qui tuent. C'en est devenu un passage obligé de ses discours quand il accueille ses subordonnés du gouvernement. Mais ce qui importe, c'est le réel. Le chef de l'Etat est seul maître à bord et n'a engagé jusque-là aucune réforme de la justice. Considérer la suppression des avantages des membres du CSM comme tel n'est que pure bêtise. Ce qui importe ce sont les actes, pas les mots et le chef de l'Etat est passé maître en Kamasutra du blablatage.
La justice est-elle malade en Tunisie ? Elle l'est indéniablement et personne n'en disconviendra. Le hasard des choses a voulu que le Tribunal administratif annule la décision de suspension du procureur de la République, Béchir Akremi accusé par le Comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi de complicité et de dissimulation d'éléments relatifs aux assassinats politiques. Une décision prise par le conseil de l'ordre judiciaire (une des composantes du CSM). Le Tribunal administratif a débouté cette décision sur le fond et la forme. Or les membres du conseil ne sont pas n'importe qui. Des magistrats de hauts grades, des avocats élus par la profession ou encore des enseignants du supérieur en droit. Tout ce beau monde s'était donc réuni pour finalement prononcer une décision qui constituait un vice de forme et qui permettait au concerné de gagner haut la main son recours. N'y a-t-il pas quelque chose de pourri au royaume du Danemark ?

Tout s'entrechoque, tout s'entrecroise, le pays est petit et tout le monde connait tout le monde. L'état de pourrissement est systémique. Mais est-ce qu'un président qui s'est donné toutes les prérogatives est la solution au problème ? Ne constituerait-il pas une nouvelle menace qui viendrait achever ce qui subsiste de l'Etat de droit ?
L'inquiétude que suscite l'approche de Saïed vient du fait qu'il dénie à la justice le caractère de pouvoir en répétant qu'il ne s'agit que d'une fonction. Cette pensée fait écho à celle de politiques populistes, voire extrémistes.
« Quand le peuple parle, les juges doivent se taire », disait tout récemment un candidat controversé à la présidentielle française. Le peuple serait donc au-dessus de la justice, au-dessus des lois et par extension au-dessus des droits de l'Homme. Le résultat d'un référendum contraire aux droits les plus élémentaires ou rétablissant la dictature, à titre d'exemple, ne pourrait être contesté puisque le peuple a parlé.

Ce n'est qu'une approche modifiant les rapports de force entre les institutions. Affaiblir le pouvoir judiciaire n'empêcherait plus la toute-puissance du pouvoir exécutif. Or il semblerait que c'est cette dialectique que le président voudrait établir en affirmant : « l'Etat des juges n'existe pas, mais il y a les juges de l'Etat ».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.