Invité de la matinale de Hatem Ben Amara sur les ondes de la Radio nationale, l'ancien ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Faouzi Ben Abderrahman, a commenté, jeudi 23 décembre 2021, l'actualité politique du pays. Notant que les problèmes de la Tunisie sont, essentiellement, économiques et financiers, il a critiqué la proposition du gouvernement de Najla Bouden au sujet de la réduction de la masse salariale de la Fonction publique. Le gouvernement aurait, rappelons-le, suggéré de réduire de 10% la masse salariale dans la Fonction publique et de geler les salaires pendant cinq ans. Les rumeurs qui ont circulé à ce sujet ont été démenties par certains officiels mais confirmées par la Centrale syndicale. Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a, d'ailleurs, tiré à boulets rouges sur le gouvernement, à plusieurs reprises. Hier encore, il a assuré, sur un ton menaçant, que si le gouvernement voulait d'une guerre d'usure, l'Organisation ouvrière y serait prête soulignant que jamais la Centrale syndicale ne tolèrerait qu'on touche aux salaires des fonctionnaires publics. Faouzi Ben Abderrahman a signalé, dans ce sens, que, depuis l'indépendance de la Tunisie, jamais un gouvernement n'avait demandé telle chose de l'UGTT. Il a ajouté que si cette décision est appliquée, elle ferait dégringoler de 33% le pouvoir d'achat des Tunisiens, lequel a baissé de 40% durant les dix dernières années. L'ancien ministre a dénoncé les déclarations du président de la République qui s'est attaqué à la Centrale syndicale notant que nourrir les tensions ne ferait qu'envenimer davantage la relation entre l'Exécutif et les parties sociales. Il a évoqué, dans ce sens, la réaction de Noureddine Taboubi laissant entendre que le président de la République aurait dû plutôt engager le dialogue avec l'UGTT pour éviter une énième crise. Il a, par ailleurs, taclé le discours populiste de Kaïs Saïed notant qu'une nouvelle constitution ne pourrait résoudre les problèmes des classes sociales fragilisées auxquelles le chef de l'Etat s'adresse souvent dans ses allocutions.