Le député démissionnaire, Mabrouk Korchid, est revenu, lundi 13 décembre 2021, sur les fondements de son parti, fraîchement constitué, et les bouleversements politiques en Tunisie depuis le 25-Juillet. Notant que le 25-Juillet était un passage obligatoire pour mettre fin à l'impasse politique, il a signalé que le chef de l'Etat avait, toutefois, commis une erreur le 22 septembre avec le décret 117 par lequel il a fait main basse sur tous les pouvoirs. « Jamais les Tunisiens n'accepteront une monopolisation du pouvoir », a-t-il déclaré au micro de la Matinale de Myriam Belkadhi, sur Shems FM. « Le 25-Juillet nous a ouvert de nouvelles perspectives. Le problème a été le 22 septembre (…) Le chef de l'Etat aurait dû avancer des idées positives pour fédérer les Tunisiens autour d'un projet », a-t-il ajouté soulignant que le dialogue est une étape nécessaire pour éviter de diviser davantage le peuple tunisien. Le politicien a, dans ce sens, dénoncé le discours clivant du président de la République mais l'a, cependant, rejoint dans son rejet de la Constitution « invalide ». « La constitution de 2014 a été mise en place pour détruire l'Etat », a-t-il avancé. Estimant qu'il était temps de tourner la page, Mabrouk Korchid a souligné la nécessité d'une réconciliation nationale et d'une réorganisation de l'Etat. « Le pouvoir, c'est l'efficacité », a-t-il affirmé condamnant le processus de justice transitionnelle conduit les dix dernières années par des personnes sans vision et animées par une haine pour le passé. Il a indiqué, dans ce contexte, que son parti était ouvert à tous sauf « ceux qui sont en dehors du système et ayant une tendance sectaire », en référence aux islamistes. Baptisé « Arraya Al Watania », le parti de Mabrouk Korchid est composé de plusieurs courants. Ses membres fondateurs – Iyadh Ouederni, ancien chef de cabinet de l'ancien président de la République Zine El Abidine Ben Ali, entre autres – se sont fixé comme objectifs de consacrer les fondements de l'Etat indépendant, les valeurs de la République et construire un avenir prometteur pour le pays dans le cadre d'une démocratie efficace.