« Nous ne pouvons répondre aux attentes des Tunisiens sans une justice équitable », c'est ce qu'a déclaré le président de la République, Kaïs Saïed, lundi 4 octobre 2021, lors d'une rencontre avec le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Youssef Bouzakher. « Nous ne pouvons assainir le pays sans assainir la justice. Le Peuple veut assainir le pays et la justice doit jouer un rôle historique en cette période. On ne peut se cacher derrière certaines procédures pour ne pas poursuivre ceux qui ont commis des crimes contre les Tunisiens. La justice doit jouer son rôle pleinement. Personne ne doit être lésé mais personne ne doit, non plus, échapper à la justice s'il a commis un crime », a-t-il avancé avant d'ajouter que certaines parties ont gangréné le système judiciaire. « Il y a des criminels qui commencent à infiltrer différentes juridictions. Le pauvre est jugé en un ou deux jours et celui qui a volé l'Etat est libre. Certains complotent contre l'Etat avec des parties étrangères et le Parquet n'a pas bougé alors qu'il devrait le faire de par son devoir et son rôle. Le peuple tunisien veut assainir le pays ! Il y a des traîtres en Tunisie ! Et le Parquet ne bouge que quand un pauvre est arrêté pour vol de légumes ou d'un téléphone portable. Ceux qui ont volé des milliards se réunissent tous les jours pour infiltrer la justice ! », a lancé le président de la République rappelant les revendications des manifestants qui sont sortis le soutenir dimanche. Evoquant les manigances de certains juges qui se sont laissé entraîner dans le jeu des criminels, Kaïs Saïed a assuré que les récents développements en Tunisie n'étaient que la suite de l'élan révolutionnaire du 17 décembre 2010. Voilant à peine ses menaces, le chef de l'Etat a clamé que d'autres fusées sont encore en réserve et qu'il suffit d'un seul signal pour les lancer afin de viser les corrompus.