L'ancien secrétaire général d'Attayar et ancien ministre chargé de la Fonction publique, Mohamed Abbou, a réaffirmé, lundi 23 août 2021, son soutien aux décisions du président de la République, Kaïs Saïed. Lors de son intervention sur Express FM, l'ancien ministre a souligné que la scène politique doit être assainie et qu'un retour à la démocratie est inévitable mais devrait se produire lorsque le chef de l'Etat aurait mené à bien son projet de lutte contre la corruption politique qui a gangréné jusque les institutions de l'Etat. Mohamed Abbou a affirmé que la priorité du président de la République devrait aller vers la lutte contre l'ingérence des partis politiques dans les affaires de sécurité, à travers le ministère de l'Intérieur, et dans les affaires de justice. « Les juges dénoncent une campagne menée à leur encontre mais en réalité c'est eux-mêmes qui sont à blâmer pour avoir laissé les choses pourrir ainsi. Evidemment, je ne généralise pas, mais des juges ont choisi de terrer des dossiers, par complaisance, par cupidité ou par peur des fois, dans tous les cas c'est inacceptable. Un juge corrompu devrait être éloigné, un juge qui a peur ne devrait pas faire ce métier, il en est de même pour les hautes fonctions au sein du ministère de l'Intérieur. Si on cède aux pressions c'est qu'on n'est pas à notre place » a-t-il poursuivi.
L'ancien ministre s'est dit serein quant au retour de l'activité de l'ARP et des partis politiques, expliquant que Kaïs Saïed n'est pas homme à avoir des projets de dictature ou à tourner le dos à la constitution. « La loi a été bafouée depuis dix ans, on ne pourra pas parler de vie politique saine si les dossiers restent cachés et que les responsables et les corrompus ne sont pas jugés. Kaïs Saïed a ouvert des dossiers mais le plus gros reste à faire et c'est là notre plus grande appréhension. Aujourd'hui, l'article 80 lui donne la possibilité de mener cette mission et de son succès dépendra l'avenir du pays. Il faut absolument que le ministère de l'Intérieur et la justice soient débarrassés des corrompus et des incapables et il a commencé à œuvrer dans ce sens. Nous retenons notre souffle mais continuons à croire que la corruption politique doit disparaitre et pour de bon », a-t-il ajouté.
Mohamed Abbou a enfin indiqué que les mesures exceptionnelles sont nécessaires même si elles ne doivent pas durer très longtemps, expliquant, aux observateurs qui craignent pour les relations de la Tunisie avec les institutions financières internationales, que la Tunisie fait face depuis des années à un problème de confiance et de crédibilité dans ses négociations même dans un contexte « normal ».