La délégation gouvernementale tunisienne a présenté son plan de réformes au FMI, lors de sa visite aux Etats-Unis, du 3 au 8 mai 2021, s'engageant à mettre en œuvre un ensemble de mesures dont le gel des augmentations de salaires en 2021, et la limitation de la masse salariale autour de 15% du PIB en 2022, contre 17,4% en 2020. Cela dit la réforme de la masse salariale demeure l'un des principaux points de ce plan de réformes présenté au bailleur de fonds. D'autre part, le gouvernement prévoit l'adoption d'un nouveau programme de départs anticipés à la retraite avec une prise en charge par l'Etat du différentiel de pension, payé à l'âge légal de la retraite. Selon la même note, le gouvernement compte encourager à l'entrepreneuriat en offrant aux fonctionnaires la possibilité de bénéficier d'un « congé pour création d'entreprise » d'une durée de 5 ans, renouvelable via un système déclaratif.
Pour le pilotage des différentes mesures, les autorités tunisiennes prévoient de fusionner trois instances, en l'occurrence, la Direction générale (DG) des services administratifs et de la fonction publique, la DG de la formation et du développement des compétences et la DG de l'organisation des services publics en une seule : l'Instance générale de la fonction publique. En Tunisie, la masse salariale a été estimée à 19 030 MDT en 2020, soit l'équivalent de 60,6 % des ressources budgétaires (hors dons et emprunts) contre une moyenne de 52,2 % durant la période 2010-2019.
Les autorités tunisiennes évoquent, dans ce contexte, « une situation critique des finances publiques », qui requiert une attention particulière, afin d'éviter une dérive de la trajectoire de la masse salariale avec des conséquences néfastes sur la soutenabilité de la dette publique. « Les mesures adoptées durant le second programme avec le FMI pour maîtriser la masse salariale (départs volontaires, départs anticipés, gel des recrutements, …), n'ont pas suffi », ont reconnu les autorités tunisiennes, dans le document précité.