Lors d'une conférence de presse, tenue ce lundi 3 mai 2021, à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la Presse, le SNJT a rappelé les difficultés, tant professionnelles que sociales, auxquelles sont confrontés les médias et les journalistes tunisiens. Le syndicat a rappelé les agressions constantes perpétrées par des parties politiques et organes de l'Etat à l'encontre des journalistes et la politique menée contre la presse dans le pays et qui a été à l'origine du déclassement de la Tunisie dans le baromètre de la liberté de la presse qui passe de la 72ème à la 73ème place en 2021.
« Les politiques menées sont hostiles à la Presse, le travail des journalistes sur le terrain est devenu dangereux, les médias subissent des pressions pour être contrôlés et asservis, les droits des journalistes sont violés, ils sont menacés jusque dans leur intégrité physique devant le laxisme et l'indifférence totale des gouvernants » ont martelé les représentants du syndicat.
Le SNJT a annoncé les chiffres édifiants qui dénotent du contexte menaçant et hostile auxquels font face les journalistes. Ainsi, la courbe des agressions commises à l'encontre des journalistes est restée dans une tendance à la hausse depuis des mois. Depuis le 1er mai 2020 et jusqu'au 30 avril 2021, 206 agressions ont été commises à l'encontre des journalistes dont 112 jugées dangereuses.
Le syndicat a enfin cité le classement des parties qui ont commis le plus d'agressions à l'encontre des journalistes. Il s'agit du ministère de l'Intérieur et des syndicats des sécuritaires qui ont propagé des discours haineux et commis 43 agressions violentes contre des journalistes. Aussi la présidence du gouvernement Mechichi qui a fait preuve d'hostilité envers les médias dans la législation, les nominations et le recours à la répression et enfin Al Karama qui a été la partie politique le plus hostile à la presse dans le pays.