Dans leur approche de diversification des marchés, les entreprises tunisiennes sont appelées à attaquer de nouveaux marchés émergents susceptibles d'être intéressés par les produits tunisiens. C'est le cas, par exemple, du marché russe. En effet, la Russie fait partie des vingt premiers importateurs mondiaux, avec des importations qui s'élèvent à 290 milliards de USD, en progression de 20 à 35% par an. Tenant compte de ce potentiel que présente ce marché, Classe Export a organisé, en collaboration avec Salvéo, un groupe d'accompagnement international, une matinée d'information au profit d'entreprises tunisiennes opérant dans l'agroalimentaire mais aussi d'entreprises spécialisées dans l'import/export ainsi que des responsables import et export des chambres de commerce et d'industrie nationales. Lors de sa présentation, M. Hervé Druart, conseiller et spécialiste du marché russe, a précisé que ce marché émergent présente des opportunités dans l'agroalimentaire, l'automobile, l'emballage, l'industrie textile, l'industrie pharmaceutique et l'industrie pétrolière. Ce qui s'ajoute aux opportunités dans la vente de biens de consommation à forte valeur ajoutée, dans la distribution et dans le sillage des IDE. Ne l'oublions pas que la Russie est le 2ème importateur mondial de fruits, 4ème importateur mondial de légumes, 1er importateur de fromage et 2ème poste d'importation des produits alimentaires après la viande. Opportunités Elle importe également 1.085 millions de litres par an d'huile alimentaire, soit une consommation par habitant de 7,5 litres, importée d'Espagne, d'Italie, de France, de Grèce et de Tunisie. «C'est un marché qui se découvre et où il y a de grandes opportunités de développement pour les entreprises tunisiennes», estime M. Abdel Aziz Makhloufi, PDG de CHO, une société tunisienne totalement exportatrice de l'huile d'olive extra vierge. De son côté, M. Druart a indiqué que le marché du retail est en progression en Russie, évalué à 200 millions de dollars par an, avec une croissance de 10%, ces dernières années. Les principaux importateurs sont les chaînes de grande et moyenne surface, les chaînes de delicatessen ou épicerie fine, les hôtels, restaurants et cafés. S'agissant de la consommation, on estime que 40% sont destinés à l'alimentation, aux boissons, au tabac, etc. La Russie connaît également un fort développement de la consommation des ménages, soit 12% et un développement des crédits à la consommation, estimé à plus de 70% avant la crise. Prospection et alliance Sur le plan approche du marché, M. Druart souligne qu'il s'agit d'un marché relativement difficile. «Il faudrait bien aller sur le terrain et faire des actions de prospection. Ce n'est pas un marché qu'on aborde depuis son bureau. Il est aussi recommandé de faire un alliance avec une partenaire local», explique-t-il. Il y a aussi la question de la langue. L'entreprise qui voudrait attaquer ce marché devrait avoir un agent qui maîtrise bien la langue russe. Un autre point que les entreprises tunisiennes devraient prendre en compte est que Moscou est le point d'entrée incontournable du marché russe, suivi par Saint Petersbourg, à cause de sa plateformes portuaires. Moscou, considérée comme la plus grande d'Europe, représente 4% de la superficie de la Russie. Elle concourt à hauteur de 31,5% au PIB et de 41% aux exportations. Les investissements internationaux réalisés à Moscou sont estimés à 54% du total réalisé en Russie. Concernant les échanges bilatéraux entre la Tunisie et la Russie, elles sont plutôt en faveur de l'agroalimentaire, selon les chiffres fournis par le CEPEX et datant de l'année 2006. Les importations dans ce secteur sont estimées à 28.652,07 MDT alors que les exportations sont de 5.990,16 MDT. Le textile vient en seconde position, suivi par l'industrie mécanique et électrique, les industries diverses et l'industrie cuir et chaussure.