Pour la première fois en Tunisie, IDC a organisé son IT Managers Forum 2009, le 29 octobre 2009 à Tunis, en présence de représentants de la fédération nationale des TIC "Infotica", des opérateurs télécoms, de banques et d'administrations publiques. Ce groupe mondial d'intelligence de marché, de conseils et d'évènements sur les marchés des TIC, compte plus de 1.000 analystes répartis dans plus de 110 pays. Dans la région du Maghreb, il est présent depuis moins de deux ans avec son bureau IDC Afrique du Nord installé au Maroc. «Je pense que le Maghreb est une référence exemplaire en Afrique. L'adoption des TIC progresse nettement ainsi que l'engagement du secteur public», estime M. Ilias Hamdouch, directeur général d'IDC Afrique du Nord. D'ailleurs, le thème central qui a animé les interventions des conférenciers relève de l'identification des opportunités dans le secteur. S'agissant de la crise économique mondiale, M. Hamdouch a affirmé que le pessimisme planait en début d'année sur l'éventuel impact sur le secteur, surtout avec la baisse des IDE et des exportations, mais qui s'est dissipé actuellement. Une part des dépenses encore faible Dressant l'état des lieux du secteur dans les pays émergents, M. Hamdouch a indiqué que la part des dépenses reste encore faible ainsi que la part dans la production nationale. Parmi les freins qui empêchent la relance du secteur dans ces pays, il cite l'inflation et le manque de compétences, même si les prémices de développement apparaissent telles que la modernisation des infrastructures, la libéralisation, l'adoption des PME, etc. Une enquête réalisée auprès des 102 DSI de la région en 2008 a montré que le top de la liste des priorités relevait de l'infrastructure, la relation clients et la sécurité, insistant également sur le manque de compétences et la faible performance des systèmes. Une deuxième enquête réalisée auprès de 114 DSI en 2009 a montré que la liste des priorités a changé pour privilégier le retour sur investissement, la mise en conformité réglementaire et la sécurité. Autant dire que la crise y est pour quelque chose. «L'année 2009 est un point d'inflexion très important. Il est actuellement important d'accélérer la transformation du système en augmentant les frais généraux et en réalisation de nouveaux projets», estime le responsable d'IDC Afrique du Nord. Sur un autre plan, M. Hamdouch estime que si l'on veut concurrencer les autres pays dans le domaine des TIC, il est nécessaire de favoriser la création des champions nationaux. Pour cite l'Afrique du Sud comme exemple qui, selon lui est un cas à part puisque ce pays possède aujourd'hui une grosse multinationale capable de rivaliser avec les autres géants mondiaux du secteur. Le marché tunisien... Pour l'exemple du marché tunisien, M. Ouissam Benthami, analyste senior à IDC Afrique du Nord, a indiqué qu'il y a eu une légère hausse des dépenses en sécurité, soit 3,3%. «C'est pour dire qu'on ne peut pas geler les investissements en sécurité. Même s'il y a un recul, on s'attend à un rebond de deux chiffres pour 2010», précise-t-il. En Tunisie, une stratégie nationale est mise en place afin de porter la part du secteur de 10% à 13,5% du PIB. Selon Mme Lamia Chafîi Sghaeïr, secrétaire d'Etat chargé de l'Informatique, de l'Internet et des Logiciels libres, il s'agit de développer l'infrastructure, de promouvoir le secteur privé, de renforcer les capacités RH et de développer le cadre réglementaire. «Nous comptons actuellement 3,2 million d'internautes, soit 30 utilisateurs par 100 habitants. La capacité de connexion à 17,5 GB devrait atteindre 20 GB, fin 2009. Le nombre des abonnés ADSL dépasse les 300 mille à fin août 2009 contre seulement 212.490 au cours de la même période de l'année 2008, soit une croissance de plus de 80%, tout en assurant plus de 430 000 ports ADSL disponibles», précise-t-elle. D'ailleurs, le programme présidentiel vise à atteindre un million de nouveaux abonnés au réseau Internet à haut débit par l'augmentation de la capacité de connexion pour la porter à 100 giga bits par seconde en 2014 contre 15 actuellement ainsi que la mise en exploitation des réseaux de téléphonie mobile de la troisième génération par l'entrée du troisième opérateur. A ne citer que l'exemple tunisien, on s'aperçoit que le secteur des TIC a de beaux jours devant lui. La révolution technologique ne fait que commencer et les prévisions sur l'avenir du secteur lèvent très haut la barre. Révolution technologique... Du côté des partenaires d'IDC pour IT Manager Forum 2009, cette révolution technologique requiert plus d'engagement de la part des DSI dans la définition de priorités. Pour FUJITSU, sponsor principal de l'évènement, il s'agit de trouver des solutions concrètes aux difficultés que connaissent les DSI. M. Fayçal Sille, son représentant pour l'Afrique du Nord et l'Inde, a présenté, lors du forum, sa nouvelle offre «Dynamic Infrastructure» qui consiste en la prise en charge de l'activité dynamique des entreprises grâce à la combinaison de produits, de solutions, services et infrastructures gérées. Pour Dell, l'offre ''Green IT'' devrait anticiper une prise de conscience sur l'importance de l'environnement. M. Habib Bouattay, représentant de Dell pour la Tunisie et l'Algérie, a expliqué qu'on compte, actuellement, 1 billion de laptops vendus durant les cinq dernières années. Les ventes des modems 3G devraient se multiplier par 11 d'ici 2011 ainsi que celles des espaces de stockage par six d'ici 2010. «Le secteur des TIC ne représentent que 2% des émissions de CO2. Mais si on prend en considération les chiffres précitées, on se rend compte que ce taux devrait croître encore plus avec le développement du secteur», a-t-il précisé.