En attendant que les temps soient plus cléments envers le tourisme en Afrique et plus porteurs pour le tourisme tunisien, c'est le tourisme qui était à l'honneur cette semaine en Tunisie. Coup sur coup, se sont tenus, du 24 au 27 avril 2013, la 54ème Commission pour l'Afrique de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) en présence du secrétaire général de l'Organisation, Taleb Rifai, et de plusieurs ministres africains en charge du Tourisme. En même temps se tenait le Salon Marché international du tourisme (MIT) avec des espaces dédiés au tourisme golfique, à la plaisance et à la thalassothérapie & Spa. Alors qu'il s'agissait pour la Commission africaine de débattre des mécanismes susceptibles de booster le tourisme dans le continent africain et de faire face aux défis futurs, pour le MIT c'était l'occasion de présenter des facettes du tourisme tunisien susceptibles d'intéresser les investisseurs. Les pays africains ont accueilli, en 2012, environ 52 millions de touristes, soit 5% de l'ensemble des flux touristiques dans le monde, avec un total de recettes estimées à près de 38 milliards de dollars, soit à peine 4% des recettes touristiques mondiales. Taleb Rifaï a indiqué qu'il ne se faisait pas beaucoup de soucis pour la Tunisie qui devrait retrouver ses chiffres d'avant le 14 janvier d'ici la fin 2013 et s'est réjoui de savoir la Tunisie parmi les trois plus grandes destinations africaines. Déclarant que l'avenir de l'Afrique passe aussi et surtout par le tourisme, le secrétaire général de l'OMT a précisé que «sur 1.035 milliards de touristes dans le monde, l'Afrique n'en a eu que 52 millions en 2012 Un chiffre très modeste et en dessous de la capacité du continent, 3% seulement des dépenses des touristes dans le monde sont effectuées en Afrique», regrette-t-il, avant d'ajouter : «Il existe de grands défis politiques à réaliser». Les défis, c'est ce dont a parlé Ali Laaryedh, chef du gouvernement tunisien, et Jamel Gamra, ministre du Turisme. Les deux ont martelé que la «révolution» du 14 janvier a ouvert de nouveaux horizons au tourisme, à la destination et au pays qu'il convient d'exploiter en allant de l'avant dans le secteur. Des propos qui se veulent rassurants à un moment où la destination traverse une des crises les plus importantes du tourisme. «Aujourd'hui nous sommes en train de bâtir un Etat civil démocratique qui préserve les libertés individuelles et collectives et qui garantit un climat de stabilité sociale et politique, fondements du développement global dont le développement touristique. Dans ce cadre, l'Etat tunisien a élaboré une stratégie complète pour un développement durable du secteur touristique à l'horizon 2016. Cette stratégie comporte des dispositions structurelles qui visent à améliorer la qualité et à diversifier les catégories touristiques, rendre compatible le système de formation en tourisme avec les besoins du secteur et améliorer les politiques de commercialisation du produit tunisien. Nous préparons aussi une étude sur la réforme des institutions de tutelle de ce secteur», a dit Ali Laaridh. En attendant, sur le terrain alors que les réformes tardent à se mettre en place, le ministre du Tourisme affirme : «Nous aspirons à 10 millions de touristes en 2016, et comptons nous inspirer des expériences des pays frères et amis dans le domaine en veillant sur la signature de l'engagement du secteur privé envers le Code mondial de l'Ethique du tourisme établi par l'OMT. Si Ali Laarayedh pense le ralentissement du tourisme s'impute essentiellement à l'incertitude sécuritaire outre des problèmes ayant trait à la paix sociale, au climat politique, il convient de préciser que la qualité des services et de l'environnement se sont davantage détériorés durant ces deux dernières années. Le tourisme a même quitté certaines régions du pays et nous citons en exemple le tourisme saharien qui s'est quasiment disloqué au bout de trois saisons consécutives post-14 janvier 2011. Toutefois, les officiels parlent d'indicateurs qui dénotent de l'amélioration progressive de la situation générale du pays et du tourisme. Qu'à cela ne tienne! La Tunisie a commencé à faire du tourisme, il y a de cela plus de 60 ans. Espérons qu'elle saura être un wagon pour le tourisme africain à bâtir.