La dernière création de Taoufik Jebali « les au-delà tiens » a été présentée, en première, jeudi 22 avril 2010, à la salle d'El Teatro, devant un public de journalistes, hommes de théâtre et de culture. Certains n'ont pas apprécié, d'autres n'ont rien compris du jeu de Taoufik Jebali avec « Ennes Lokhra ». La dernière création de Taoufik Jebali « les au-delà tiens » a été présentée, en première, jeudi 22 avril 2010, à la salle d'El Teatro, devant un public de journalistes, hommes de théâtre et de culture. Certains n'ont pas apprécié, d'autres n'ont rien compris du jeu de Taoufik Jebali avec « Ennes Lokhra ».
Taoufik Jebali, metteur en scène, scénariste et comédien était entouré par son groupe de comédiens amateurs sur scène : Hatem Karoui, Yousr Galai, Afef Garchi, Dhouha Chaouch, Selma Ben Youssef, Mehdi El Kamel, Rita Laabidi, Issam Ayari. Ils sont formés à El Teatro Studio et participent pratiquement à toutes les pièces présentées par cette école.
Sur une scène sombre et dans une ambiance morose, « Ennes Lokhra » se sont montrés anarchistes, agressifs, stupides et soumis. Ils tuent pour n'importe quelle raison, ils se torturent et se disent « je t'aime » en même temps, ils obéissent aveuglement aux ordres de la dictature (voix off de Taoufik Jebali).
Une scène se répète sous plusieurs formes mais avec les mêmes paroles : « dis je t'aime, espèce de… » Deux personnages agressent un troisième, l'obligeant à clamer « Je t'aime ». Véritable ironie de la réalité des choses qui nous rappelle l'harcèlement que nous subissons juste après qu'on avoue notre amour. « ya fesda ! ya fejra ! » Dis l'un des oppresseurs à la femme qui renonce au début à dire « je t'aime »….
Taoufik Jebali est resté, pour la plupart du temps, enfermé dans une cabine en haut. Derrière un voile, nous ne voyons que son ombre déformé. Sa voix résonne les paroles et les réflexions de l'autorité politique, économique et sociale qui ne laisse rien échapper à son contrôle. Il donne des ordres, commente les faits et donne des leçons. Au final, assassiné par un inconnu… et pourtant rien ne change…
« Ennes Lokhra » s'est sombrée dans une ambiance pessimiste, reflétant la vision de son auteur et metteur en scène. En gros, la pièce a été jugée « passable » par le public. Plusieurs n'ont rien compris de l'histoire des « Ennes Lokhra » et d'autres ont juste apprécié la scénographie, le jeu de Taoufik Jebali et quelques passages dans le dialogue.
« notre théâtre est devenu très abstrait… même les intellectuels se trouvent bloqués devant le déchiffrement des œuvres » nous a expliqué une consoeur en ajoutant « je pense qu'il faut regarder la pièce, deux fois, pour comprendre au moins les grandes lignes de ce que veut dire Taoufik Jebali ».
A vrai dire, les comédiens d'El Teatro n'ont pas pu combler le vide dans plusieurs passages de la pièce. L'amateurisme de leur présence sur scène était flagrant au point de nuire dans quelques passages à la profondeur des dits et des faits.
Au niveau du dialogue, nous regrettons que Taoufik Jebali ait juste réaménagé des passages de ses anciennes pièces. Avec le même humour et le même jeu de mot, nous avons eu, tout au long de la pièce, l'impression du déjà entendu. Cependant, cette fois, les mêmes textes n'ont pas eu le même impact. Hélas !