L'absence non justifiée du journaliste Sofiane Ben Farhat, hier, sur le plateau de Nessma Tv suscite bien les réflexions. A cause de sa position vis-à-vis des derniers évènements de la Kasbah, le journaliste a été tout simplement écarté de l'émission. "A tous mes amis, je ne serai pas sur le plateau de Nessma TV ce soir. J'ai refusé sur antenne, hier vendredi 28 janvier, de cautionner un reportage diabolisant les protestataires de La Kasbah et justifiant les violences à leur encontre, reportage tourné du seul côté de la police et de la milice. Je suis puni ! Interdit d'antenne ! Je suis dans le collimateur des prédateurs de la liberté de la presse", c'est le message délivré par Soufiane ben Farhat à ses collègues et ses amis pour justifier son absence de l'émission. De son coté, le ministère de l'Intérieur a démenti catégoriquement les informations diffusées par certains sites internet concernant la mort d'une personne, vendredi, au cours des échauffourées survenues entre des groupes de jeunes, se trouvant à la place de la Kasbah, et les agents de sécurité Le ministère de l'Intérieur a présenté, dans un communiqué des éclaircissements sur ces événements. Selon le communiqué "Les forces de sécurité effectuaient une opération de permutation périodique dans l'après-midi du vendredi 28 janvier, et ce concomitamment avec l'opération effectuée par cette unité pour enlever les barrières, place de la Kasbah, en réponse à l'appel des habitants de la région, commerçants et artisans, qui avaient exprimé les dommages et les désagréments qu'ils n'ont cessé de subir en termes de difficulté de circulation et de déplacement entre les souks de la Médina et les avenues Bab Bnet et 9 avril. Lors de l'accomplissement de leur mission, les agents de sécurité ont été attaqués par surprise par certains des contestataires qui observaient le Sit-in à la place de la Kasbah et qui croyaient que l'opération de permutation des agents et de facilitation de la circulation visait à les attaquer. La même source précise que les groupes de manifestants ont attaqué les forces de l'ordre au moyen de bâtons, de bouteilles et de morceaux de marbre et de pierre arrachés du parterre de l'esplanade de la Kasbah et du mausolée du martyr Farhat Hached. Les unités ont été contraintes, dans le cadre de la légitime défense, de réagir en utilisant des bombes lacrymogènes, afin de disperser les assaillants qui se sont dirigés vers les souks de la Médina puis vers le centre de la ville". Face à une telle situation, est-ce à dire qu'il est totalement prématuré de parler d'une liberté d'expression en Tunisie?