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Maintenir la Reprise dans un Climat d'Incertitude
Publié dans L'expert le 29 - 10 - 2010

● La Tunisie est créditée d'une croissance du PIB de 3.8% en 2010 de 4.8% en 2011 et de 5% en 2012
● La Tunisie conserve, dans sa stratégie d'approvisionnement plus de 4 mois de réserves en céréales
● La Tunisie est la plus vulnérable aux chocs dans ses relations avec l'UE25 et la RES, suivie par le Maroc et l'Egypte
La Banque Mondiale vient de publier son rapport conjoncturel sur les perspectives économiques mondiales. Un rapport riche en enseignement, surtout concernant la zone MENA et spécialement les pays importateurs de pétrole dont la Tunisie. Dans l'ensemble, le rapport vante la manière avec laquelle notre pays a abordé la crise économique, et le crédite d'un niveau de croissance important : 3.8% en 2010 et 4.8% en 2011.
La Tunisie est le pays le plus vulnérable aux chocs dans les pays européens :
La Tunisie est créditée d'une croissance du PIB de 3.8% en 2010 de 4.8% en 2011 et de 5% en 2012. Grâce à une politique fiscale saine et à une gestion rationnelle des finances publiques, le déficit de la balance fiscale baissera d'une année à l'autre. Il passera de -3% du PIB en 2010 à 2.8% en 2011 et -2.6% en 2012. Le déficit de la balance des paiements en pourcentage du PIB bénéficiera de la relance économique et enregistrera une baisse, selon la Banque Mondiale. Il passera de -4.5% en 2010 à -4.1% en 2011 et -3.7% en 2012.
Le rapport considère que la Tunisie est le pays le plus vulnérable à la situation économique dans les pays européens, à cause d'une dépendance économique importante envers cette région. Cette dépendance influence énormément sur les exportations, les flux d'IDE et les transferts des résidents à l'étranger.
La situation économique en Tunisie durant la prochaine période dépendra énormément des prix mondiaux des céréales, et ce à cause de l'importation de plus de 56% de nos besoins en consommation. Notre pays qui enregistre une récolte maigre cette année (baisse de plus de 50%), sera amené à importer des quantités plus importantes de céréales. Déjà la Tunisie conserve, dans sa stratégie d'approvisionnement plus de 4 mois de réserves en céréales. Selon le rapport, une hausse de 50% des prix des céréales aura un impact de 0.4% dans la croissance du PIB, et touchera plus de 2% des réserves en devises.
Pour faire face à la crise, la Tunisie a opté pour le maintien de sa politique d'expansion budgétaire pour soutenir la croissance et retarder les mesures d'assainissement des finances publiques jusqu'à au moins 2011, ainsi que pour entamer des réformes supplémentaires axées sur l'amélioration du climat des affaires et la promotion des investissements étrangers.

La Région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA) récupère à une cadence plus lente des effets de la crise que les autres régions
Même si la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA) a été affectée par la crise financière et économique, celle-ci était de moindre intensité que celle qui a sévi dans les économies des pays développés et dans les régions en voie de développement à l'extérieur de l'Asie. Les marchés du travail de la région MENA sont restés relativement à l'abri de la crise, mais l'impact de celle-ci était différent d'un pays à l'autre. Les pertes d'emplois dans les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) étaient très élevées, particulièrement aux Emirats Arabes Unis (EAU), mais ces pertes d'emploi ont affecté essentiellement les travailleurs expatriés et non les nationaux. L'impact de la crise sur les marchés du travail de la majorité des économies importatrices de pétrole était modéré, quoique certains groupes de populations vulnérables l'aient ressenti plus fortement.
La relance économique dans la région MENA était de loin moins vigoureuse que celle des pays ayant subi des contractions prononcées de leur production. Les facteurs qui ont aidé la région à éviter une récession sévère – des dépenses publiques élevées, la dominance exercée par l'Etat et le faible niveau de dépendance des exportations – semblent freiner la relance. Il est prévu que la croissance dans la région MENA avoisine les 4% en 2010 et qu'elle s'accélère d'un peu moins de 2 points de pourcentage, par rapport aux 5,6 points de pourcentage dans les pays développés et aux 4,5 points de pourcentage dans les régions en voie de développement en moyenne. La croissance de la production des pays de la région MENA en 2011 et en 2012 est censée renouer avec le taux moyen observé durant les années 2000, avant la crise économique et financière. A ce jour, la relance des pays de la région MENA a été mue par le rebond de l'économie mondiale et, à des degrés divers, par les programmes de soutien nationaux
Les pays importateurs de pétrole sortent mieux de la crise :
Les pays importateurs de pétrole tels que l'Egypte, le Maroc, la Tunisie, le Liban, la Jordanie et Djibouti, ont été moins affectés par la crise économique et financière mondiale, mais la croissance en 2010 est censée avoisiner 4,9% et il est improbable qu'elle dépasse le taux de croissance de 2009, dans une grande mesure en raison de la faible croissance prévue dans les marchés développés, et du fait qu'il est prévu que la croissance y atteigne un niveau modéré par rapport aux niveaux de croissance relativement élevés du Liban et de Djibouti. En tablant sur un progrès continu induit par les réformes structurelles, la croissance des pays importateurs de pétrole après 2010 est censée surpasser les niveaux prévalant avant la crise des années 2000, et atteindre une moyenne de 5,3% en 2011 et de 5,7% en 2012. Malgré les défis posés par la crise économique et financière mondiale, à quelques rares exceptions, les réformes ont dans la majorité des cas continué, alors que dans certains cas, des pays importateurs de pétrole ont accéléré le pas des réformes entamées avant la crise. La politique budgétaire a été expansionniste, à mesure que les pays ont lancé différentes mesures destinées à stimuler la demande, et dans certains cas même le secteur privé. Outre les mesures d'assouplissement des liquidités à l'attention des banques et des entreprises, jusqu'à présent la réponse a mis l'accent sur la réduction de l'impact à court terme de la crise sur l'économie réelle, quoique certaines mesures, dont les réductions d'impôt et les dépenses d'investissement, sont de nature à promouvoir une croissance durable.
La reprise économique des pays importateurs de pétrole dépend de l'évolution de la situation des principaux marchés
Les pays importateurs de pétrole ont pu affronter les effets de la crise économique et financière mondiale mieux que d'autres pays de la région MENA ; toutefois l'évolution de la situation en Europe et la croissance du crédit relativement atone de certains pays, ont retardé la croissance en 2010, en particulier la croissance de ceux d'entre ces pays ayant des liens de dépendance commerciale avec les pays de l'UE. Même si pour l'instant une légère résolution des problèmes budgétaires dans les pays européens à revenu élevé est le scénario le plus probable, les pays importateurs ayant des liens de dépendance avec l'UE sont susceptibles d'être confrontés à de sérieuses répercussions de la contraction budgétaire significative prévue dans les pays européens à revenu élevé fortement endettés (UE-5), et de manière plus générale, la zone Euro. Les effets se feront sentir à travers la balance des paiements, dont les impacts se traduiront sur les échanges commerciaux, les envois des transferts des ressortissants résidant à l'étranger et sur les flux des IED.
Les pays importateurs de pétrole ayant des liens de dépendance commerciale avec l'UE ont le plus haut degré d'exposition aux risques encourus par les pays fortement endettés de la Région Euro Sud (RES), et le deuxième niveau d'exposition commerciale avec l'Europe des 25, après la zone EAC. La part des exportations de ces pays vers la RES dépasse la part des pays EAC par une marge tellement grande que même le bas niveau d'ouverture de marché de ces pays ne diminue pas l'influence de cet impact sur le revenu. Dans ce groupe de pays, la Tunisie est la plus vulnérable aux chocs dans ses relations avec l'UE25 et la RES, suivie par le Maroc et l'Egypte. Le niveau d'impact qui sera ressenti par ces pays dépendra de l'importance de la contraction budgétaire des pays de l'UE, et de la vitesse à laquelle les pays de la région MENA peuvent réorienter les ventes vers des marchés hors UE.
De plus, deux des pays importateurs de pétrole ayant des liens de dépendance commerciale avec l'UE – le Maroc et la Tunisie – sont beaucoup plus dépendants de l'UE pour ce qui concerne le flux des transferts que l'Egypte et les autres pays importateurs de pétrole. Il est prévu que la demande de migrants des pays du CCG se développe à un rythme beaucoup plus rapide que celui de la demande des pays de l'UE du fait que les pays du CCG ont un espace budgétaire et des plans d'investissement à long terme, qui alimenteront la demande de main-d'œuvre étrangère, alors que l'espace budgétaire des pays de l'UE est extrêmement limitée et aussi du fait que plusieurs grands pays membres de l'UE comptent opérer de grandes contractions budgétaires.
Les pays importateurs de pétrole sont de loin moins exposés à ce problème que les pays d'Europe à travers les circuits de financement, dans la mesure où leurs secteurs financiers sont beaucoup moins intégrés dans les marchés européens et mondiaux, comparativement à d'autres régions et pays, tout particulièrement les pays EAC.
Une part considérable des flux de capitaux dans la région MENA est intra-régionale, ce qui donne à penser que les pays de la région MENA bénéficient d'un bouclier qui les met, dans une certaine mesure, à l'abri des soubresauts du marché international, contrairement à d'autres régions qui ont ressenti des expériences d'inactivité en raison de l'inversement de flux à partir des pays développés.
En prévision d'un ralentissement prolongé dans les pays de l'UE, la majorité des pays importateurs de pétrole ayant des liens de dépendance vis-à-vis de l'UE ont reconduit ou mis en œuvre de nouvelles mesures de relance budgétaire. La Tunisie a opté pour le maintien de sa politique d'expansion budgétaire pour soutenir la croissance et retarder les mesures d'assainissement des finances publiques jusqu'à au moins 2011, ainsi que pour entamer des réformes supplémentaires axées sur l'amélioration du climat des affaires et la promotion des investissements étrangers. Le gouvernement du Maroc a amorcé plusieurs mesures destinées à aider les entreprises touchées à contrecarrer la baisse de la demande extérieure il y a déjà de cela plusieurs mois ; toutefois en juin le gouvernement a décidé de prolonger la durée d'application des mesures de stimulation budgétaire jusqu'à fin 2010. Ces mesures, associées à un programme d'investissements publics, ont permis de maintenir la demande intérieure élevée, mais ces dépenses liées au système de subvention par le Maroc des produits alimentaires et des carburants constituent un risque macroéconomique principal dans le cas d'une hausse inopinée des prix des produits alimentaires et des carburants.
A la lumière des derniers développements sur les marchés du blé, le risque d'une augmentation des produits alimentaires est devenu une menace sérieuse pour tous les pays importateurs de pétrole. L'Egypte, la Jordanie et le Liban dépendent dans une très grande mesure des importations de blé en provenance de Russie ; par ailleurs, il est prévu que les récoltes céréalières du Maroc et de la Tunisie de cette année soient inférieures à celles de l'année dernière. Pour prévenir une telle situation, l'Egypte – le plus grand importateur de blé au monde- ainsi que la Tunisie et la Jordanie, ont réagi rapidement en achetant des quantités supplémentaires de blé sur le marché au comptant à des prix plus élevés que ceux en vigueur avant l'annonce de l'embargo des exportations russes. L'Egypte et le Maroc détiennent les niveaux d'importations mensuels estimés les plus élevés, et partant sont confrontés aux plus grandes augmentations du coût global des importations en termes de pourcentage des réserves étrangères mensuelles.
Les perspectives de croissance des pays importateurs de pétrole ayant des liens commerciaux avec les pays du CCG continuent à être bonnes essentiellement en raison de la croissance élevée prévue au Liban, où le crédit au secteur privé a crû au rythme le plus rapide parmi les économies importatrices de pétrole. La forte demande régionale, alimentée par la richesse pétrolière et par les entrées de capitaux dans les secteurs immobilier et bancaire du Liban – considérés comme des refuges sûrs en temps de crise par la diaspora libanaise et par quelques ressortissants des pays du CCG – a été à la base de la relance dans les secteurs de la construction et du commerce.
Toutefois, les secteurs productifs de produits et biens marchands et de services à haute valeur ajoutée sont restés faibles en raison de l'existence de goulots d'étranglement structurels au niveau de l'infrastructure, et de la perte de compétitivité, associée à l'appréciation continue du taux de change mû par les entrées massives de ressources financières dans l'économie libanaise. La gestion de grands afflux financiers représente l'un des principaux défis macroéconomiques du Liban, dont l'espace budgétaire limité est une source principale de vulnérabilité à long terme.
Tout échec dans les tentatives de réformes structurelles destinées à relever la compétitivité de l'économie et à contrecarrer les risques budgétaires est à même de causer une plus grande érosion du potentiel de croissance et de l'aptitude à assurer le service de la dette libanaise. En Jordanie, le gouvernement a décidé de s'attaquer à sa principale source de vulnérabilité - l'espace budgétaire limité – en établissant des orientations budgétaires plus précises en 2010 et en adoptant des mesures pour la rationalisation de la consommation du gouvernement à travers des coupes dans les consommations des administrations publiques et la réduction du capital. En parallèle, le gouvernement a lancé un train de mesures à l'effet de stimuler l'investissement et l'activité économique. Parmi celles-ci, il y a lieu de mentionner les exemptions d'impôt sur le revenu des activités d'exportation, la réduction des frais d'enregistrement foncier et des propriétés et la mise à disposition de terres domaniales à des fins de projets de production, de tourisme et de service.

A.T.
Perspectives économiques de la Banque Mondiale


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