Plusieurs questions se rapportant à la presse électronique en Tunisie ont été débattues et soulevées à l'Institut de Presse et des Sciences de l'information (IPSI) au cours d'une récente journée d'études entrant dans le cadre du mastère spécialisé “Technologie de l'information et de la communication”. Tunis - Le Quotidien Universitaires, étudiants, promoteurs de projets, journalistes et autres acteurs de ce domaine d'actualité brûlante ont discuté des aspects différents et enrichissants de ce nouveau mode d'information et de communication. D'aucuns étaient conscients de l'importance de la presse électronique en Tunisie et de la nécessité de lui assurer toutes les conditions de réussite afin qu'elle soit au diapason de l'évolution de ce secteur dans le monde. Comme l'a souligné le directeur de l'IPSI, la presse électronique revêt une importance particulière dans la mesure où elle constitue un pont de dialogue entre la Tunisie et les Tunisiens vivant à l'étranger. M. Mohamed Hamdane a parlé de la nécessité de présenter un produit de même niveau que celui des précurseurs dans ce domaine dans le monde. Des promoteurs ont présenté leurs propres expériences dans la presse électronique et ont permis aux participants d'avoir une idée plus exhaustive sur la situation actuelle de cette presse avec toutes ses perspectives prometteuses mais aussi avec ses difficultés et ses contraintes. M. Khaled Boumiza, éditeur du site africanmanager.com a notamment parlé de la nécessité de la reconnaissance légale du journalisme électronique ainsi que de la nécessité de bénéficier des avantages de la ristourne de la production de contenu pour lui permettre de consolider sa position dans l'espace médiatique. M. Hachemi Ammar, promoteur du site webmanager.com a de son côté, présenté les grandes lignes de son journal électronique dévoilant par la même occasion quelques aspects de sa stratégie. Il a parlé de l'intégration future de contenus à valeur ajoutée, de l'accès payant et du développement de la stratégie du mobile à travers l'utilisation du CPRS. M. Mhammed Jaïbi a présenté son nouveau site gplcom.com, un journal électronique hebdomadaire mis à jour tous les vendredi. Il a parlé de la nécessité de réglementer le secteur. “Notre objectif, dit-il, est de devenir un salon d'accueil”. Hassen Zargouni, directeur de SIGMA conseil qui réalise des études sur les audiences, a de son côté, présenté des chiffres caractéristiques sur la situation de la presse électronique et sur l'enveloppe publicitaire consacrée annuellement au secteur et évaluée globalement a 600.000 DT HT, soit moins de 1% de l'ensemble des investissements dans le secteur. Les débats ont permis aux intervenants de soulever des points parfois contradictoires. M. Mohamed Fehri Chelbi, enseignant à l'IPSI s'est interrogé sur l'essence même du journalisme électronique. “On ne peut pas réglementer un secteur dont les contours ne sont pas clairs”. L'intervention de M. Salaheddine Dridi ancien directeur de journal et enseignant chercheur a contrasté avec la tendance générale. Il s'est interrogé sur l'existence même du cyberjournalisme en Tunisie. “La presse électronique diffusée actuellement, dit-il, constitue une copie bonne ou mauvaise du journal imprimé”, dit-il. Et d'ajouter : “le cyberjournaliste est celui qui transmet instantanément l'information et les photos vers son site”. Il a également parlé de la réticence des patrons de presse qui hésitent à se lancer dans ce domaine pour une question de rentabilité et de “webaudience”. Il a précisé que les enquêtes réalisées actuellement, selon le modèle omnibus, ne sont valables que dans l'aspect quantitatif. Pour lui, l'avenir de ce secteur réside dans l'usage individuel des TIC et notamment le SMS et le MMS.