Beaucoup de curieux ont attendu avant hier le lever du jour pour se rendre à l'esplanade jouxtant la grande mosquée où devait se dérouler le troisième congrès du mouvement 'Ansar Achariaa. Ces derniers ont été surpris à leur arrivée sur les lieux par la présence d'un important dispositif sécuritaire et d'un grand nombre de journalistes Tunisiens ainsi que des représentants des medias étrangers venus pour couvrir cet événement. Vers midi, l'esplanade de ‘Bâb Jalladdine' en plein centre ville a été le théâtre d'affrontements entre citoyens et forces de l'ordre venues arrêter un salafiste résidant dans un hôtel de la place. Les policiers, qui ont à l'occasion, subi des jets de pierres, de bouteilles d'eau minérale et de chaises de la terrasse d'un café de la place de la part de la foule présente sur les lieux ont riposté en usant du gaz lacrymogène pour la disperser. Le congrès aura-t-il lieu dimanche prochain ? Cheik Mohamed Khelif, président de l'association des serviteurs du Coran et de la Sunna aurait téléphoné au gouverneur de la région afin d'atténuer les tensions ; lui proposant le report de ce congrès pour dimanche prochain. Il lui aurait également demandé d'intervenir auprès des autorités sécuritaires pour assurer aux partisans du mouvement 'Ansar Acharia' une sortie de la ville sans qu'ils ne soient interpellés par les forces de l'ordre. Arrestations Sur décision du parquet, les forces de l'ordre ont procédé ce jour- là à l'arrestation de Seiffeddine Erraies, porte- parole du mouvement ‘Ansar Achariaa' pour des raisons sécuritaires, dit-on et de Amina tayler , du mouvement ‘Femen', dont la présence a été remarquée du coté du cimetière d'Ouled Farhan entrain de graffiter le nom « Femen » sur les remparts jouxtant la grande mosquée Okba. Un geste condamné par le public présent et obligé une brave fille Kairouannaise d'effacer ce tag provocateur. D'autres arrestations de salafistes menus d'armes blanches et de délinquants recherchés par la justice pour différents délits ont également, eu lieu. Entre le «pour» et le «contre» Parmi les citoyens rencontrés avant- hier du côté de la grande mosquée et de l'esplanade Bâb jalladdine ; il y a ceux qui sont contre l'interdiction de l'organisation de ce congrès, à l'instar de Kassem. D, un instituteur à la retraite qui a signalé « Le gouvernement a accordé beaucoup d'importance à ce congrès, et c'est le mouvement ‘Ansar Acharia' qui est sorti gagnant. Le ministre de l'Intérieur aurait dû à mon avis, accorder cette autorisation pour éviter tous ces problèmes.» Et ceux qui sont pour ; comme Moncef B, un employé dans une administration qui a rétorqué. « Le refus du gouvernement d'accorder une autorisation pour la tenue de ce congrès est à mon avis une décision sage et courageuse. Le gouvernement vient de démontrer à tous ceux qui veulent enfreindre la loi et menacer l'ordre public que les forces de l'ordre sont là pour assurer la sécurité des citoyens et protéger les acquis du pays » Avant d'ajouter « La présence de ces milliers d'agents m'a réconforté et soulagé beaucoup de mes semblables en quête de sécurité» Quant à Jallel .S, Un diplômé du superieur à la recherche d'emploi ; il a souligné « Kairouan n'a pas besoin de tout cela. Elle a besoin de projets de développement qui absorberaient les milliers de chômeurs qui remplissent les cafés de la ville. ». Calme dans la ville Un calme précaire a régné dans la cité des Aghlabides,après le départ des partisans d'Ansar Achariaa' à bord de leurs véhicules brandissant des drapeaux noirs et scandant des propos hostiles au gouvernement Ce départ a eu lieu sous le regard attentif des forces de l'ordre qui continuent d'assurer la sécurité de la ville et de s'opposer avec fermeté à tous ceux qui tenteront de nuire à l'ordre public.