Nizar Bahloul, directeur du journal électronique Business News, vient d'être condamné à 4 mois de prison ferme, par défaut, n'ayant pas assisté à l'audience. Pour sa part le journaliste concerné a déclaré qu'il n'était pas au courant de cette affaire, et qu'il n'avait pas reçu de convocation à l'audience. C'est donc une condamnation par défaut et non par contumace, celle-ci étant lorsque l'intéressé a bel et bien reçu une convocation et a délibérément refusé d'y répondre. Ce n'est donc pas le cas apparemment, et en tout cas selon ce qu'affirme le journaliste en question qui peut de ce fait faire opposition audit jugement. Ceci en ce qui concerne la procédure, Mais de quoi s'agit-il, concernant le fond ? Bref rappel des faits C'est une affaire qui remonte au mois de juillet 2011, à la suite de la couverture par le journaliste, de l'affaire relative à un ex-ambassadeur à Abou Dhabi, au sujet de laquelle le jouranliste a essayé de demander des éclaircissement auprès du ministère des Affaires étrangères. Il avait révélé certains détails au sujet de ladite affaire dans article intitulé : « que cherche à cacher le ministère des Affaires étrangères ? ». L'ex-ambassadeur, avait suite à cette article déposé plainte contre le journaliste, pour violation du secret de l'instruction. Dans ledit article, Nizar Bahloul a-t-il poussé ses investigations tellement loin, qu'il a violé le secret de l'instruction ? La réponse à cette question doit être nuancée, car, on se demande quelle est la limite qu'un journaliste ne doit pas franchir, dans ses investigations ? Ces dernières sont essentielles notamment pour la recherche de la vérité, afin d'éclairer l'opinion publique et le citoyen. Vérité et devoir d'informer Toujours est-il que la limite entre l'investigation pour la recherche de la vérité et la violation du secret de l'instruction il n'y a qu'un pas. Le syndicat des journalistes tunisiens a dénoncé cette condamnation à l'égard d'un journaliste qui n'a fait que son devoir, et qui a été poursuivi, en vertu du code pénal et non du décret¬-loi sur la liberté de la presse, qui ne prévoit nullement de peine de prison dans de pareils cas. Zied El Heni a proposé la création d'une instance indépendante de communication afin d'éviter ce genre de recours, contre les journalistes qui font leur devoir. En attendant, les jeux ne sont pas faits, puisque le journaliste en question aura l'occasion de se défendre, devant le tribunal, qui appréciera l'affaire de nouveau et en fonction des éléments qu'il est loisible à la défense de présenter, afin de la juger en son âme et conscience et en vertu de la loi applicable, dans de pareils cas.